Aurélie nous accueille avec un franc sourire, chaleureux et sincère. Son tout nouveau local n’est pas encore tout-à -fait aménagé mais tout est là : machines à coudre, centrale vapeur, surjeteuse… Les étagères sont déjà remplies de sacs contenant les ouvrages à réaliser, et les portants exposent ses créations de robes et tuniques.
Aurélie a deux diplômes : d’abord un diplôme « métiers de la mode, couture », puis un diplôme de directrice de centre de loisirs pour les enfants. Jusqu’à récemment, c’est avec ce second diplôme qu’elle gagnait sa vie comme fonctionnaire territoriale dans sa commune.
« J’aimais ce métier proche des enfants, mais l’envie de renouer avec ma vraie passion et d’avoir ma propre entreprise a été plus forte. C’est toujours difficile de se lancer, surtout quand on a un travail sûr et agréable, mais j’avais besoin d’indépendance. »
Aurélie utilise ses économies pour acheter le matériel, souvent d’occasion, dont elle a besoin pour démarrer son activité. Elle trouve ensuite un local, loué par la mairie, qu’elle doit aménager. Elle se tourne alors vers les banques pour avoir un financement, mais malheureusement son dossier est refusé.
Aurélie découvre alors l’existence de l’Adie tout simplement en faisant des recherches sur Google. Le contact avec son conseiller est facile, cordial et bienveillant. Le microcrédit lui est accordé rapidement et Aurélie peut lancer les travaux de son local.
Très à l’aise sur les réseaux sociaux, Aurélie les utilise pour accroitre sa notoriété. Elle participe à la « fashion competition » de Tiktok et elle espère que son travail sera remarqué et récompensé par toute la plateforme. Le journal local a également publié un article sur elle.
« Il faut reconnaître qu’un petit article avec photo dans la presse locale, c’est encore plus efficace que les réseaux sociaux, notamment auprès des personnes plus âgées. Immédiatement après la parution, j’ai eu de nouveaux clients. »
Avec le recul, Aurélie pense qu’elle aurait pu mieux se préparer avant de se lancer. Elle aurait souhaité prendre contact plus tôt avec la Chambre des métiers, qui l’a accompagnée dans la création de son entreprise. Elle regrette aussi de ne pas avoir fait une étude plus poussée sur la concurrence, nombreuse dans son secteur d’activité.
Les recettes décollent lentement et pour l’instant elle n’a pas de revenu régulier. Mais Aurélie a les yeux tournés vers l’avenir et a de nombreuses idées pour développer son activité : création de vêtements à partir de tissus recyclés, repassage, coutures sur les voiles, les bâches et les cuirs, et activité de point relais colis pour faire venir plus de clients dans son local. Elle va également prospecter les créateurs et les grands magasins afin d’être reconnue et recommandée dans le milieu de la mode et de la couture.
Quand on lui demande comment elle se voit dans cinq ans, Aurélie répond avec un petit sourire qu’elle se voit dans un local plus vaste avec une activité prospère et des salariés, beaucoup de salariés.