À 60 ans, Fanja est originaire de Madagascar. Son mari est français et a décidé, au moment de la crise sanitaire, de revenir en France voir ses enfants.
À cause de l’interdiction de circulation, le père de famille était bloqué dans la métropole.
« J’étais obligée de le rejoindre. Je suis arrivée avec une seule valise, sinon je n’avais rien » se souvient-elle.
Mais la passionnée a un autre bagage.
« Je suis dans la restauration depuis 35 ans. À Madagascar j’avais un restaurant. En France, avec le covid, je me suis dit que j’allais faire des livraisons de repas en créant La Marmite de Madagascar ».
Lors d’une formation pour l’ouverture de son entreprise, l’entrepreneure a entendu parler de l’Adie.
« J’avais besoin d’une voiture et mon prêt de 3500 euros contracté en juillet 2023 m’a permis de la financer. J’aimerai et je vais participer à des ateliers de l’Adie mais je suis souvent en déplacement » reconnait-elle.
« J’ai eu un problème. J’ai fait un service dans l’ambassade de Madagascar car le Président était venu. Après cela, on a dit de moi que j’étais pro gouvernement, beaucoup de clients pensaient que j’étais politicienne » explique la Malgache, dégoutée d’avoir perdu sa clientèle.
La sexagénaire a alors travaillé dans un restaurant proposant un buffet à volonté.
« Ça m’a donné l’idée de faire un buffet à volonté malgache. J’organise désormais des buffets dans toute la France en louant des salles » résume-t-elle.
Comme le veut la tradition, Fanja fait des plats exclusivement à base de riz, de viandes et poissons spécifiques ou encore avec des pois de Bambara. Le tout cuisiné avec de nombreuses épices issues de Madagascar.
C’est grâce à son compte sur Facebook que la cuisinière a su retrouver une clientèle.
« Je sais que les gens s’y intéressent car ça n’existe que très peu ici » affirme-t-elle.
Plus tard, la restauratrice ne souhaite pas ouvrir un restaurant mais plutôt un local pour accueillir des évènements privés.
« C’est un peu difficile car je travaille seule. À mon âge, c’est l’expérience qui parle mais c’est prenant ».
« Pour l’instant, je n’ai pas envie de dire que ça marche car j’ai fait des investissements. La rentabilité ce n’est pas encore ce que j’attends, même si j’ai de plus en plus de clients dans toute la France » décrit Fanja.
La cuisinière ne s’arrête pas à la nourriture.
« Je paie souvent des artistes, comme une chanteuse présente lors de mon prochain évènement pour y mettre plus de convivialité ».