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« Un jour, les médecins m’ont dit : « Un travail normal ? Vous oubliez ». À cette annonce, je me suis souvenue que je faisais beaucoup de loisirs créatifs et je me suis dit, pourquoi pas créer mon entreprise ».

Vous avez du fil, un bureau, et des chutes de cuir ? Parfait, il n’en faut pas plus à Alice pour vous coudre de beaux accessoires et des bijoux écoresponsables faits à la main. Cette jeune entrepreneure de 25 ans s’est passionnée de maroquinerie, après que l’on lui ait diagnostiqué une maladie chronique de la peau, assez invalidante et handicapante.

« Un jour, les médecins m’ont dit : « Un travail normal ? Vous oubliez ». À cette annonce, je me suis souvenue que je faisais beaucoup de loisirs créatifs et je me suis dit, pourquoi pas créer mon entreprise. »

Mais avant cela, Alice est passée par plusieurs phases plus ou moins agréables dans sa vie. Après un bac littéraire, elle hésite entre devenir professeure ou mener une carrière dans le secteur médical. Plutôt que de se précipiter, elle entame une année sabbatique pour découvrir le monde professionnel et prendre le temps de réfléchir à ses projets.

Elle enchaîne des petits boulots dans la vente dans plusieurs boutiques. Mais elle s’aperçoit très vite que le salariat n’est pas du tout fait pour elle, car elle n’aime pas être dirigée par quelqu’un. Elle démissionne et se retrouve dans une situation précaire : elle ne peut pas toucher d’indemnités de chômage. C’est à ce moment-là qu’elle décide de réaliser son projet de maroquinerie. Elle se dirige vers la Mission Locale de Paris qui l’oriente vers Positive Planet pour l’accompagnement et l’Adie pour le financement.

Alice fait un prêt de 1000 € pour financer son stock de cuir, sa machine à découper les grosses pièces et son bureau qui lui sert d’établi. Elle reçoit également la Prime Jeunes s’élevant à 3 000 € et permettant d’aider les jeunes entrepreneurs à démarrer leur projet.

« L’Adie m’a énormément aidée sur le côté financier. Entre autre, par le microcrédit, mais aussi par le biais de leur boutique éphémère. J’ai pu y vendre mes produits et trouver une clientèle sur place. Au final, je me suis sentie vraiment épanouie et ça m’a conforté dans l’idée que mon projet était viable. »

Pour en arriver là, Alice s’est formée toute seule chez elle, pendant le confinement, à l’aide de livres et de vidéos YouTube sur la maroquinerie. Les formations classiques étaient trop chères ou trop loin de chez elle. Fin novembre 2021, elle s’immatricule et fonde sa marque Cuir’o’folies. Elle réaménage une ancienne chambre de 3 mètres carré chez elle et en fait un atelier, qu’elle partage avec son compagnon. Alice commence alors à fabriquer des sacs, bijoux et accessoires à partir de chutes de cuir provenant d’industries de luxe telles que Hermès qu’elle récupère dans des recycleries. Ce sont des produits de qualité destinés à être jetés la poubelle alors qu’ils sont en parfait état. Produits de qualité qu’elle souhaite vendre à des prix accessibles malgré l’inflation.

« Je fais tout entièrement à la main de la découpe au produit final, car je veux créer des pièces uniques. Déjà, pour ne pas m’ennuyer dans la création, mais aussi pour que les clients puissent se sentir uniques à travers mes produits. J’utilise uniquement des cuirs d’animaux que l’on consomme et pas de produits exotiques pour des raisons éthiques. Donc, je conçois des objets artisanaux principalement à partir de cuir de vache, vachette, agneaux, poulet, mais aussi de poisson, comme le galuchat, le saumon, etc. »

Pour elle, rien ne se jette et tout se récupère. Elle garde également ses propres chutes de cuir pour pouvoir en faire autre chose, et dans le but de passer au zéro déchet.

En ce moment, Alice expose dans une boutique à Vernouillet, où elle est présente 2 fois par mois. Elle vend également à travers son site internet et son compte Instagram. D’ici 3 ans, elle aimerait recruter des apprentis ou des stagiaires provenant d’école de maroquinerie, non seulement pour agrandir sa structure, mais aussi pour échanger des bonnes pratiques.

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