Arles, la porte d’entrée vers la Camargue, est aussi la porte ouverte vers les rêves qui se réalisent. C’est l’histoire de Blandine et de son entreprise So Nails.

À 27 ans, Blandine, jeune arlésienne mère de trois enfants, se retrouve seule après un divorce long et éprouvant. Du jour au lendemain, plus de pension alimentaire, plus de soutien : seulement le RSA comme revenu. Mais elle refuse de sombrer. Elle l’a décidé : l'échec ne fera jamais partie de sa vie. Alors elle se relève, portée par l’envie de réussir. Pour elle, pour ses enfants.

Pendant cinq ans, cinq longues années, Blandine reste chez elle pour élever ses enfants. Elle enchaîne les petits boulots dès qu’elle le peut : en carrosserie, en restauration, etc. Mais rien ne la passionne. Quand sa dernière fille entre à l’école, elle sent que c’est le bon moment pour se lancer à son compte. Elle décide de se former à ce métier qui l’attire tant : la prothésie ongulaire.

« Mon métier me passionnait tellement que je n’ai même pas envisagé autre chose que de me mettre à mon compte. »

L'indépendance devient vite une évidence. Blandine démarre chez elle, adapte ses horaires à ses enfants, investit tout ce qu’elle a. Il suffit de quelques recherches en ligne pour que Blandine trouve un local. Elle s’y installe. Mais le propriétaire décède, l’immeuble est vendu. Nouveau coup dur. La camarguaise doit repartir de zéro, encore, et trouver un nouveau lieu où exercer.

« J’ai souvent eu peur que tout s’arrête.»

Sur LeBonCoin, Blandine découvre une annonce pour un local à Arles, dans sa ville, correspondant à ses critères. Cependant, son passé continue de peser sur son quotidien : elle n’a pas les fonds nécessaires pour obtenir le lieu. Pourtant, elle est déterminée : ce local ne lui échappera pas. En recherche de financement, une cliente régulière, Sylvie, lui parle de l’Adie. Et ça tombe bien : Sylvie est elle-même conseillère dans l'association. Ensemble, elles reprennent alors tout depuis le début : budget, organisation, vision du projet… Blandine se sent écoutée, accompagnée. Pas seulement financée. Et pour la mère de famille ça fait toute la différence.

« L’Adie a été la seule structure qui m’a vraiment tendu la main. Grâce à eux, j’ai transformé ma vie.»

Le microcrédit de l’Adie lui permet de relancer son activité après la perte de son premier local. Grâce à ce coup de pouce essentiel, elle finance les travaux de nouveau lieu, investit dans du matériel, et retrouve un cadre de travail professionnel. Cet accompagnement personnalisé, humain et concret, est un véritable booster pour son projet.

So Nails est l’aboutissement d’un parcours semé d’embûches. Blandine a connu un divorce compliqué, le harcèlement scolaire (qui l’oblige à quitter l’école, sans diplôme) et ne termine pas son CAP, et pourtant, aujourd’hui, elle vit d’une activité qu’elle a bâtie seule, à son image.

Et son mérite est récompensé en 2025, lorsque Blandine reçoit le prix Coup de Cœur Créadie régional, doté par l’Ordre des Experts-Comptables. Courage s'écrit désormais avec un B majuscule.