À 63 ans, Bruno a déjà vécu plusieurs vies : informaticien, économiste, chef d’entreprise, enseignant en Chine… Aujourd’hui, il a choisi d’en ouvrir une nouvelle, tournée vers la solidarité. Depuis sa permanence Adie de Menton, dans les Alpes-Maritimes, il accompagne bénévolement les porteurs de projet de l’Adie avec la même énergie que dans ses expériences professionnelles.
« Quand on habite Menton, on est toujours entre trois rives. La France, Monaco et l’Italie. »
Né en France dans une famille sicilienne, Bruno aime dire qu’il est un pont entre les cultures. Après une formation d’économiste au Conservatoire National des Arts et Métiers, il commence sa carrière comme informaticien de gestion. Mais rapidement, la routine le rattrape.
« Je déteste m’ennuyer dans mon travail. Alors j’ai passé ma vie à chercher des expériences nouvelles et motivantes. »
Cette quête le mène jusqu’en Chine, où il est recruté pour enseigner l’économie sur un campus international. Il y découvre un pays en pleine mutation, traverse la période de la crise sanitaire, et développe une activité de formation à distance, basée sur la plateforme Classin, permettant de créer des salles de classe virtuelles, pour des enseignants et élèves du monde entier.
Revenu en France, Bruno souhaite continuer à transmettre, mais cette fois, au service d’un projet qui a du sens.
« Je pensais sérieusement me reconvertir dans l’économie sociale et solidaire. Soit comme salarié, soit comme bénévole. »
Au hasard de ses recherches sur internet, il découvre l’Adie. Une surprise pour lui, presque un choc, puisqu’il réalise que l’association aurait pu lui venir en aide à différents moments de sa vie. Alors, il postule et rencontre Marine, directrice territoriale dans les Alpes-Maritimes.
Elle lui propose alors de reprendre la permanence au sein la Mission Locale de Menton, mise de côté pendant la crise sanitaire. Bruno accepte, se forme, et débute son bénévolat aux côtés d’Ousmane, son binôme, conseiller Adie local.
« Je suis comme une petite agence Adie, mais à moi tout seul ! »
Installé au sein de la Mission Locale de Menton, Bruno reçoit un public extrêmement varié : habitants des vallées reculées (comme la Roya), travailleurs frontaliers, personnes éloignées du système bancaire, et parfois des profils inattendus.
« J'ai déjà instruit la demande d’un banquier monégasque ! À l’Adie, on accueille tout le monde avec bienveillance. »
En plus de l’instruction, Bruno est aussi référent accompagnateur de bénévoles pour son territoire : il est le point d’entrée pour les nouveaux bénévoles et organise leurs premières formations. Ce bénévolat, pour Bruno, est une évidence.
« C’est ma manière de rendre la pareille. Dans la vie, on m’a aidé à des moments décisifs. Aujourd’hui, je transmets cette chance à ceux qui n’ont personne vers qui se tourner. »
À l’Adie, Bruno a trouvé exactement ce qu’il cherchait : un cadre où son expertise, son empathie et son envie de transmettre peuvent avoir un impact direct.
Une forme de « dolce vita solidaire », qu’il cultive chaque semaine au profit de celles et ceux qui bâtissent leur avenir.
À Menton, ou ailleurs.

