Originaire du Finistère, Delphine est photographe professionnelle depuis 2011. Outre les shootings proposés aux familles pour des portraits, lors d’événements comme des mariages, ou des naissances, elle s'est lancée dans une initiative artistique et militante, abordant des sujets de société brûlants, notamment les violences intrafamiliales et les stigmates du cancer.
Avant de créer son entreprise, elle a exercé une douzaine de métiers variés, allant d’esthéticienne à assistante maternelle agréée, en passant par factrice ou encore hôtesse de caisse.
« Tous ces emplois avaient en commun la relation avec le public, nourrissant ainsi mon goût pour l'interaction humaine. »
L'idée de créer son entreprise est née de sa passion grandissante pour la photographie pendant sa grossesse. Elle a commencé à réaliser des photos pour d'autres personnes, et la demande s'est rapidement accrue, la poussant à officialiser son activité. Après 18 mois de recherche, elle a finalement trouvé en 2022 la maison de ses rêves, où elle a aménagé un studio photo au rez-de-chaussée.
« C’était un grand pas en avant. Non seulement pour moi, mais aussi pour certaines de mes clientes qui n'avaient plus à monter à l'étage pour photographier leur bébé peu de temps après l'accouchement. »
Son démarrage, elle le compare à un départ lancé dans une course cycliste, puisqu'elle régularisait une activité qu'elle pratiquait déjà avec passion. Malgré les doutes de son entourage au début, cette nouvelle aventure lui a permis de dynamiser son activité et de prouver qu'elle pouvait en vivre pleinement.
« Le rôle de l'Adie dans mon projet a été crucial. Grâce au microcrédit, j’ai pu acheter une imprimante thermique, ainsi que les logiciels nécessaires et une enseigne signalant son studio. Ainsi, je produis des formats variés, de la photo d'identité au format 20 x 30 cm. »
Aujourd'hui, l’activité de Delphine est en plein essor. Ses expositions, en particulier celles portant sur les violences familiales, ont une large diffusion, bénéficiant du soutien de services officiels tels que la Gendarmerie et le Département des Côtes d’Armor, ainsi que d'associations. 28 photos reproduisant les marques des violences subies, accompagnées de phrases prononcées lors des faits, ont contribué à sa notoriété, même si cela ne faisait pas partie de sa motivation initiale.
« Les demandes pour la diffusion de mon exposition sur les violences intrafamiliales se multiplient, et récemment la région Bretagne a financé la réalisation de nouveaux panneaux. »
Elle a diversifié son offre en proposant des photographies couvrant tous les aspects de la famille, notamment des enfants dans des décors populaires de la télévision. Elle reçoit même des demandes pour des séances photo avec des chiens. Elle travaille désormais avec deux collèges, soit environ 1 500 élèves, pour des photos scolaires individuelles et de classe.
Delphine se lance aussi de nouveaux défis.
« J’ai de nombreux projets en tête ! Je ne m'ennuie jamais et je cherche toujours à apprendre, à évoluer. Je réorganise mon travail afin de répondre à la demande croissante, tout en restant fidèle à ma passion pour la photographie et à mon engagement envers les sujets de société qui me tiennent à cœur. »