La détermination d’Élodie impose le respect.
Quand elle arrive en France en 2020, elle est déjà une entrepreneure expérimentée, qui a géré avec bonheur et succès son propre restaurant au Congo.
Quand elle veut relancer une nouvelle affaire à Albi, elle comprend rapidement qu’ici, les défis sont différents et que les règles et les normes sont plus strictes. Loin de se laisser décourager, avec le soutien de son mari, Élodie suit une formation de 4 mois en hygiène alimentaire, avant de lancer une micro-entreprise de vente de plats cuisinés, en ligne pour commencer, jusqu’à ce qu’elle trouve un local. Malgré le refus de financement de son banquier, Élodie n'abandonne pas. Elle prend contact avec l'Adie, qui lui prête les fonds nécessaires pour démarrer son projet.
« C’est ma belle-fille qui m’a parlé de l’Adie. Mon mari m’a proposé de prendre rendez-vous, on a fait les démarches et c’est comme ça que j’ai pu emprunter, avoir mon local et acheter mes produits. »
Élodie décide d’ouvrir sa boutique en plein cœur du quartier prioritaire Rayssac, un environnement où il n’y a pas de concurrence immédiate. Cependant, les débuts sont difficiles. À son arrivée, elle fait face à l’hostilité de certains jeunes du quartier qui cassent ses vitres et la menacent. Plutôt que de céder à la peur ou à la confrontation, Élodie choisit le dialogue. « Je leur ai expliqué pourquoi j’étais là , que je me battais pour réaliser mes rêves. Je leur ai dit : Je ne suis pas ici pour faire la guerre. Si vous avez du cœur, comprenez que je veux juste la paix. »
Grâce à sa patience et à ces échanges, Élodie gagne leur respect et les tensions s’apaisent. Avec le temps, ces jeunes deviennent même des alliés de la sécurité de son commerce et, parfois, ses clients.
« Il faut toujours avoir un grand cœur. Aujourd’hui, non seulement ils ne me menacent plus, mais ils me protègent. »
Son magasin Aux Délices d'Élodie à Albi est un espace où elle combine ses multiples compétences : de la cuisine à la coiffure, en passant par la vente de produits alimentaires et de beauté africains. Chaque jour, elle est aux petits soins pour répondre aux besoins de ses clients, en adaptant ses offres et en cherchant des réponses à toutes les demandes.
C’est ainsi que sans investir dans la communication, grâce au bouche-à -oreille, Élodie réussit à faire connaître sa boutique. Elle sait que la réussite réside dans la persévérance et dans sa capacité à rester positive face aux obstacles.
À l’avenir, Élodie souhaite étendre son activité dans plusieurs locaux, et offrir ainsi des opportunités d’emploi, notamment à la jeunesse d’origine africaine présente en France, pour donner à chacun la chance de s’exprimer et de vivre de son talent.
« Je travaille pour moi, mais surtout pour les autres. J’ai encore plein d’idées, et je sais que je dois y arriver. J’ai envie de donner du travail aux autres. »