Eva Adjoa, 2 prénoms pour 2 nationalités, une énergie et une joie de vivre communicatives. Après avoir monté 3 commerces au Togo, elle décide en 2021 d’importer en France de la poudre et de l'huile de baobab, du beurre de karité, de l'huile de coco, de la citronnelle, du fonio et du gari (farine de manioc). Pour ce premier projet sur le territoire français, elle suit un accompagnement à la CCI de Paris où sa conseillère lui recommande l’Adie pour compléter son plan de financement. Elle obtient alors un crédit de 3 500 € en août 2022 pour constituer son stock.
Créatrice engagée, sensibilisée sur le sujet du bio et de l’éthique depuis toujours, elle souhaite créer sa marque Ethik gourmet. Sa démarche se singularise, car elle veut mettre en place pour ses clients une traçabilité des produits.
« Je suis engagée dans un commerce éthique et équitable. On doit assurer au client que ce qu’il consomme est vraiment un produit sain qui rentre dans une production équitable. Je savais déjà avec qui j’allais travailler au Togo. Je voulais tout faire en bio. Là -bas, tous mes produits sont reconnus et validés bios, certains par Ecosert. Je pensais qu’ils le seraient en France, mais ce ne sont pas les mêmes reconnaissances et pour pouvoir démarrer mon activité, je n’ai pu écrire que « produits naturels ». Le coût pour les faire référencer en bio est élevé. »
Les 16 produits de sa gamme font vivre 13 fournisseurs, leurs familles et tout un environnement économique local.
« Derrière mes produits, ce sont des gens que je connais. Je leur demande de me donner un prix avec lequel ils s’en sortent. Je suis attentive aux conditions dans lesquelles ils travaillent. »
Pour Eva Adjoa, créer ce lien entre le Togo et la France est une évidence.
« Je suis des 2 pays, je ne peux pas me passer de la France, je ne peux pas me passer du Togo. »
Elle débute par la vente sur internet et engage un webmaster pour créer son site. Son conseiller Adie l’informe du concept de boutique éphémère mis en place avec la Fondation RATP, partenaire de l'Adie. Elle intègre, en mai 2023 Le Quai des créateurs qu’elle partage avec Fatimétou et Nicole, deux autres créatrices soutenues par l'Adie, durant 3 semaines.
« C’est une belle rencontre, on s’est bien entendues, bien organisées, on a su collaborer. Cela m’a permis de constater que j’avais besoin d’ouvrir une boutique physique. Mes ventes ont vraiment grimpé et j’ai aimé le contact avec les clients, les accompagner, leur expliquer directement mes produits, ma démarche. »
La boutique est un succès. Elles y ont même organisé une fête de départ à laquelle elles ont convié leurs clients.
Le chiffre d’affaires d’Adjoa a dépassé celui de ses ventes internet et c’est une cible différente qu’elle a pu atteindre en la sensibilisant à ses concepts. La boutique lui a permis d’identifier la poudre de baobab comme produit phare qu’elle fera certifier bio prochainement.
« J’aimerais dans 1 an avoir une boutique physique et inviter d’autres créatrices pour partager les frais. »
Son projet à long terme : cuisiner des plats africains et les faire distribuer sous forme surgelée.
« Le B-to-C est déjà bien lancé, la prochaine étape, c’est le B-to-B pour mettre en vente mes produits dans des circuits bios. »