À 24 ans, Henere est un jeune homme discret mais déterminé. Il plante, nettoie, ramasse et vend les fruits et légumes que son père et lui cultivent ensemble. Sur 3000 m2 de verdure sur l’île de Moorea, ils font pousser pitayas, gingembre, oignons vert, nonis, mangues, ramboutans, pommes-étoiles, noix de coco ou encore pamplemousses.
« L’agriculture, c’est dans le sang ! Mon père a les connaissances et me les transmet. Cette terre est à ma famille, c’est notre richesse, j’ai le devoir de bien l’exploiter. »
Il y a quelques années, il met un terme à sa scolarité après le lycée et devient main d’œuvre dans une ferme perlière. Mais il est rattrapé par deux envies : être indépendant dans son travail et entretenir son propre potager avec son père. Il a conscience du travail qu’il devra fournir mais il se décide à sauter le pas, motivé par la fierté de pouvoir aider ses parents et de contribuer à leur bâtir un meilleur avenir.
« Je suis fier de travailler la terre de ma famille et de nourrir les habitants de mon île. Les gens sont heureux de voir des beaux fruits et légumes ! »
Avec les conseils et le soutien de son entourage, il se lance, mais très vite il a besoin d’acheter du matériel professionnel pour travailler sa terre. Il croise alors le chemin de l’Adie. Sa conseillère, Ahuura, et une bénévole, Philomène, le reçoivent dans l’agence mobile lors d’une permanence dans le quartier prioritaire de la ville de Papetoai. Henere obtient un prêt pour l’achat d’une débroussailleuse.
« Je n’aurais jamais été directement à l’agence Adie car il y a beaucoup d’arnaques autour des prêts d’argent en Polynésie. La rencontre face à face, dans mon quartier, avec l’équipe de l’Adie m’a rassuré et convaincu. »
Pour officialiser son activité, Henere se heurte à la complexité des formalités administratives. Il se rend seul, à pied, auprès des différents organismes afin de faire avancer sa demande, mais il peut compter sur le soutien de sa conseillère qui l’encourage et le guide dans ses démarches.
« Même s’il y a des difficultés, je suis optimiste. Je veux être un modèle pour les jeunes du quartier et créer des vocations. Sortir du lot en proposant de bons produits et en travaillant dur. »
Il imagine son avenir radieux, rentable et à l’aise financièrement, et pourquoi pas, petit à petit, devenir une grande entreprise.