Parfois, on hésite à franchir le pas, à changer de voie, surtout quand la vie semble avoir déjà tracé notre chemin. Mais Manuella Durpès, maman de deux garçons âgés de 16 et 10 ans est la preuve qu’il est toujours possible de réinventer sa trajectoire.
De ses débuts dans la restauration rapide, à son activité de taxi woman en Guadeloupe, Manuella a su faire preuve de résilience et d’une grande capacité à se réinventer. Elle incarne l’histoire d’une reconversion réussie et d’une femme engagée pour son territoire.
« J’ai commencé dans la restauration rapide, en tant que salariée, puis responsable adjointe. Mais au bout de quelques années, je me suis rendue compte que je n’avais plus de temps pour mes enfants. J’ai donc décidé de tout quitter pour trouver une activité qui me permettrait de concilier travail et vie de famille. »
C’est à 35 ans, après un échec dans le secteur médico-social, qu’elle décide de se lancer dans l’entrepreneuriat. Avec son compagnon, elle développe d’abord une activité d’entretien d’espaces verts, puis se lance dans la location de voitures, mais cette dernière peine à décoller.
Alors, pendant le confinement de 2020, une opportunité se présente à elle : celle d’intégrer le secteur du transport en tant que taxi, un domaine aux besoins croissants et à la concurrence encore limitée.
« Je réfléchissais à une nouvelle reconversion professionnelle. Je voyais les taxis circuler, autorisés à effectuer du transport médical. En discutant avec mon père, j’ai appris qu’une cousine était formatrice dans ce domaine et, en moins de deux semaines, j’étais inscrite à la session suivante. »
La principale difficulté fut le financement de sa formation, refusé par France Travail. Mais loin de se décourager, elle l’a financée par ses propres moyens, aidée par sa famille. Sa détermination et son désir de venir en aide à sa communauté l’ont poussée à persévérer. Elle répond à un besoin réel sur le territoire, en offrant un service de transport pour les personnes âgées, les enfants dont les parents n’ont pas de véhicules, ou encore les travailleurs qui ont besoin de se déplacer.
Le succès est au rendez-vous. Trois ans après son lancement, son activité ne cesse de développer. Grâce à l’Adie, elle a pu acquérir un véhicule 9 places pour mieux répondre aux besoins grandissants, notamment pour le transport des enfants en situation de handicap. D’ici la fin de l’année, elle espère obtenir son agrément pour le transport médical conventionné et rêve de bâtir une véritable flotte avec plusieurs chauffeurs.