Originaire de l’île Maurice, Marie incarne cette sérénité insulaire teintée d’une détermination inébranlable. Pour elle, chaque étape de la vie, même la retraite, est une occasion d’avancer et d’explorer de nouvelles voies.
Arrivée très jeune à Dunkerque, elle se marie et travaille pendant plus de trente ans comme adjointe administrative en mairie où le contact avec les gens, les échanges, les relations sociales l’épanouissent.
Marie et Pascal décident de quitter la France pour l’île Maurice, où Marie prend une disponibilité pour se consacrer à la gestion de chambres d’hôtes dans une maison familiale.Â
« En cinq ans, mon sens du service et mon énergie m’apportent une notoriété locale. Mais des contraintes administratives imposées aux non-mauriciens nous ont obligés à partir. »
Le couple décide de s’établir à l'Île de la Réunion. Là -bas, Marie demande une pré-retraite pendant que son compagnon s’essaie à l’entrepreneuriat. L’intégration, difficile, et une concurrence rude les poussent à revenir en Métropole, déterminés à écrire un nouveau chapitre.
Séduits par la Bretagne, ils s’établissent finalement près du Mont Saint-Michel.Â
« J’ai toujours eu viscéralement besoin de contacts, d’échanges pour vivre, j’avais cette expérience réussie de maison d’hôtes … la voie était tracée : tenir une maison d‘hôtes en Normandie. Pascal, mon compagnon d’autre part, est un véritable « couteau suisse ». Beaux-Arts, artiste talentueux, manuel, entrepreneur, touche-à -tout … un autre avenir possible s’ouvrait. »
La maison qu’ils acquièrent est à restaurer, et pour subvenir à leurs besoins, son compagnon lance une activité de location et de réparation de vélos. Avec l’appui de l’office de tourisme, cette initiative connaît un succès fulgurant, attirant une clientèle internationale.
« C’était incroyable, dans ce coin de Normandie, on est maintenant connu au Pérou, en Colombie, au Guatemala, au Canada, en Australie, en Allemagne… Un romancier anglais est venu réparer son vélo dans notre atelier, séduit par l’atmosphère il le raconte dans son roman, des Anglais viennent nous voir, nous ayant découverts dans son roman ! »
Mais il faut bien s’occuper de la maison ! Le couple lance alors les travaux. Même si l’activité vélo est bien lancée, la situation financière reste difficile. Le couple doit se charger d’une partie de la restauration. Il faut réunir de l’argent et l’accès aux financements bancaires n’est pas possible. Pascal avait déjà eu des contacts avec l’Adie pour financer le démarrage de son activité.
Marie reprend donc contact avec l’Adie de Saint-Lô.
« La prise de rendez-vous a été rapide. L’étude de viabilité du projet s’est faite en visioconférence et la validation du prêt s’est immédiatement enclenchée. J’ai vraiment été surprise par cette réactivité ! »
La fin des travaux et le lancement de l'activité hôtellerie est planifiée dans quelques mois. Pour Marie, son entreprise est comme une raison de vivre.
« Mon ADN, c’est le contact avec les gens, le service. Je me rappelle cette australienne nous ayant loué un vélo et qui s’était perdue des heures dans une forêt. Je l’ai pilotée par téléphone pour revenir à la nuit tombée, elle m’est tombée dans les bras, pleurant de reconnaissance : mon cœur a débordé, rien de plus fort comme émotion : Aider ! Si on sait ce qu’on veut et qu’on est passionné, la réussite est au bout du chemin, j’en suis persuadée. »