À 30 ans, Marina est joueuse de football professionnelle à l’Olympique de Marseille. Plus proche de la fin que du début de sa carrière, elle a saisi l’occasion de faire de son rêve une réalité : créer son entreprise.
Grenoble Foot 38, Association Sportive Saint-Étienne, Paris Football Club, l’Olympique de Marseille et même la sélection nationale de l’équipe de France féminine : la carrière sportive de Marina est un sans-faute. Mais l’année dernière, à 29 ans, elle commence à réfléchir à « l'après ».
C’est alors que lui vient une idée. Un soir après l'entraînement, Marina a un rendez-vous professionnel avec plusieurs commerciaux et partenaires du club ciel et blanc. Problème : l'intensité mise par ses coéquipières lors des exercices du soir-même lui donnent des courbatures. Impossible pour elle de s’habiller comme on lui demande de le faire. Alors, elle pense au kimono.
Ce vêtement traditionnel japonais léger possède une double fonctionnalité : il est porté lors des compétitions d'arts martiaux, tels que le judo ou le karaté, mais aussi pour les cérémonies « habillées ».
« Je suis passionnée par la mode depuis petite et je puise mon inspiration dans le monde du sport, dans ses valeurs. Pourquoi ne pas revisiter le kimono, en proposant un vêtement éthique, fait en France. »
C’est alors que Saint-Matthews, en hommage à la ville natale de son idole Viola Davis, germe dans la tête de Marina. Pour avancer, elle s’intéresse à l’entrepreneuriat et se questionne sur les moyens de financement adaptés à son projet, à sa situation.
Au stade Orange Vélodrome, c’est grâce à l’OM Fondation que Marina découvre l’existence de l’Adie. Sur place, ses équipes sont en pleins préparatifs de l’Assemblée régionale qui s’y déroulera quelques jours plus tard. Un échange rapide sur son projet permet de comprendre sa détermination. Un rendez-vous est alors pris dans l’agence marseillaise, où elle sera reçue dans la foulée.
« Lors de mon rendez-vous, ma conseillère a très vite cru à mon concept. Même si je n’avais qu’un prototype à lui présenter ce jour-là ! »
Accompagnée par sa conseillère Karine, elles identifient ensemble ses besoins (trésorerie, achat de matière première, etc...), nécessaires pour lui permettre de produire les premiers modèles de sa marque. Dans le même temps, les Déterminés assurent une formation complémentaire à la buteuse tricolore. Et comme dans le monde du ballon rond, Marina met en avant le collectif lorsque l’on évoque les étapes de création de son entreprise.
« Seule, je ne construis rien. J’ai la chance d’être extrêmement bien conseillée par ma petite sœur, et d’être accompagnée par l’Adie et les Déterminés. »
Marina obtient un microcrédit et un Prêt d’Apport en Capital de l’Association en un moins d’un mois, et crée Saint-Matthews.
Aujourd’hui, son site internet est mis en ligne et ses premiers kimonos sont disponibles à l’achat. Sur le rectangle vert comme dans la vie, Marina va droit au but.