Mathilde a d’abord été infirmière, mais les conditions d’exercice du métier l'ont poussée à abandonner très vite. Ce qui est important pour elle, c’est de prendre soin des autres, mais ce qui l’est encore plus, c’est de bien le faire. En quête de sens, elle décide de partir en voyage pour se retrouver. C’est pendant cette aventure qu’elle découvre l’agriculture et la culture des plantes médicinales.
« Je ne voulais plus du salariat. Tout cela a fait son chemin et j’ai fini par me décider à devenir entrepreneure. »
Pour elle, c’est une évidence. Elle décide de suivre des cours dans une école d'herboristerie à Montréal. Dès son retour en France, elle entreprend une formation agricole spécialisée en plantes aromatiques et médicinales, expérience qu’elle complète en travaillant dans le maraîchage en insertion. Elle arrive à l’étape finale de son parcours : la création de son entreprise Herborêverie.
« Je suis cultivatrice et chimiste, donc on pourrait dire que je suis un peu une sorcière. »
Aujourd’hui, elle travaille au sein d’un tiers-lieu agricole, qui s’appelle 3PA. Grâce à cette structure, elle bénéficie d’une petite parcelle pour cultiver les plantes médicinales et d’une pièce où est installé son laboratoire de fabrication de cosmétiques.
« Herborêverie, c’est mon projet de vie. C’est prendre soin des autres autrement, en produisant des plantes médicinales et en les transformant en cosmétiques naturels. »
Elle se retrouve totalement dans cette posture d’entrepreneure où elle exerce plusieurs métiers à la fois. Elle est agricultrice car elle cultive des plantes, chimiste puisqu'elle élabore les formules de ses crèmes et baumes, mais aussi gestionnaire et commerciale. C’est cette polyvalence qu’elle aime le plus.
Grâce à l'Adie, elle obtient un microcrédit pour son camion. Elle peut désormais se déplacer sur son lieu de travail, situé à 30 km de chez elle. Plus qu’un financement, elle bénéficie aussi d’un accompagnement en marketing digital et d’une assurance multirisques pro.
« D’ici 5 à 10 ans, j’espère avoir mon exploitation. »
Dans quelques années, Mathilde espère être un peu plus autonome dans la fabrication de ses produits cosmétiques. Aujourd'hui, elle achète encore certains ingrédients comme les eaux florales et les huiles essentielles. Elle a également pour objectif d’agrandir son réseau commercial et de participer à un réseau entre producteurs pour jouer la complémentarité face aux « grosses marques cosmétiques » bio.