Quand elle sort de l’école, son BEP sanitaire et social en poche, Michelle espère faire carrière dans le milieu médical, mais sa vie personnelle la pousse dans une direction différente. Alors qu’elle prépare son concours d’aide-soignante, elle se sépare de son mari. Désormais seule pour s’occuper de ses deux enfants en bas âge, dont l’un souffre d’importants troubles de l’apprentissage, elle se voit contrainte à mettre sa vie professionnelle entre parenthèses pendant des années.
Entre temps, Michelle refait sa vie et donne naissance à un troisième enfant. À l’occasion d’un atelier maman/enfant de la Mairie, qui lui propose de s’initier à une pratique artisanale pendant que son bébé est à la crèche, elle découvre le crochet. Elle se passionne immédiatement pour cette pratique à laquelle elle s’adonne dès qu’elle trouve un instant et la parfait pendant 2 ans. En 2018, ses enfants un peu plus grands, elle s’autorise à vendre ses créations sur les réseaux sociaux.
« Au départ, mon entourage voyait ma petite entreprise comme un passe-temps »
Quand elle commence à vendre sur les marchés artisanaux, elle se prend au jeu et cultive l’idée d’ouvrir un espace inspiré des boutiques éphémères.
En février 2020, elle trouve un local en centre-ville de Luxeuil-les-Bains qu’elle souhaite louer de mars à novembre, afin de tester le concept pendant la saison des cures, mais l’opportunité lui échappe, ce qui s’avère une chance quand le confinement est déclaré en mars.
Pendant le confinement, Michelle peaufine son projet en dévorant des vidéos de l’Adie.
Un microcrédit lui permet de financer l’enseigne et l’aménagement de sa boutique « 100 % fait main » qui expose, dès août 2020, les créations d’artisans moyennant une contrepartie financière.
Bien que la crise sanitaire rende la clientèle plus rare que prévu, Michelle se mobilise sur les réseaux sociaux et organise des ateliers créatifs pour faire venir les clients, car désormais elle se sent pleinement entrepreneure.