Si la vie était une histoire, celle de Mickaël serait évidemment une histoire d’amour.
Mickaël, vendéen de 44 ans, s’est toujours intéressé au métier de boucher. C’est pourquoi il réalise des études classiques dans le milieu : il obtient un CAP, puis BEP traiteur avec mention boucher. Curieux, avant de se lancer, il décide de travailler en abattage, puis en élevage pour connaître parfaitement les animaux qu’il s’apprête à manipuler.
“J’ai toujours refusé de vendre de la viande juste pour vendre de la viande. Si on connaît l’animal de A à Z, on le respecte, lui et le consommateur.”
Puis, il tombe amoureux. De sa femme d’abord, puis de la Corse ensuite. Il s’installe dans l’Alta Rocca, une région naturelle de Corse située dans l'arrière-pays de Sartène. Là-bas, les montagnes et les vallées rocailleuses rendent compliqués les déplacements en véhicule d’un village à un autre. C’est alors que Mickaël a une idée : il veut réaliser son rêve en ouvrant sa propre boucherie-charcuterie, et faire des tournées pour les résidents de l’Alta Rocca pour proposer des produits frais, locaux et livrés chez eux.
“Être accepté dans un village Corse dès son arrivée, ce n’était pas gagné. Mais j’ai reçu tellement d’amour qu’il fallait que je leur rende. Je leur devais.”
En mai 2021, alors que son projet est mis entre parenthèses par la crise COVID, un voisin lui parle d’une boucherie fermée depuis un moment dans le village d’à côté. Cinq jours plus tard, Mickaël se déplace au local, constate qu’il faut faire quelques travaux de réhabilitation puis décide dans la même heure de le racheter. Plus tard dans la journée, il se rend à la Chambre des Métiers et prend rendez-vous avec l’Adie. Avec son conseiller, ils montent une demande de microcrédit pour acheter un véhicule pour transporter son matériel et sa marchandise.
Aujourd’hui, Mickaël prépare l’année prochaine. Il prévoit de développer un pôle rôtissoir pour l’été, ainsi qu’une poissonnerie ambulante.