Dans son pays natal, le Bangladesh, le quotidien de Nur Fatema, ce sont les urgences. Durant 5 ans, elle exerce avec passion le métier d’assistante médicale spécialisée dans la réalisation des échographies, jusqu’à ce que la perte de ses parents vienne bouleverser sa vie. À cette tragédie s’ajoutent des problèmes familiaux qui la poussent à chercher un nouvel avenir pour elle et ses deux enfants.
Nur Fatema quitte tout pour tout recommencer. En 2018, elle arrive en France et apprend le français en autodidacte. Elle travaille d’abord en intérim, car ses diplômes ne sont pas reconnus en France. Durant deux ans et demi, avec le sourire et détermination, Nur Fatema dépose son CV partout, bien décidée à bâtir un avenir solide pour sa famille, à la recherche d’un emploi stable, sans succès.
« Il n’y avait pas de solution pour moi, mais je sentais que je devais faire quelque chose. »
Nur Fatema s’enthousiasme alors pour l’idée de créer son propre emploi et décide d’ouvrir une épicerie de spécialités du Bangladesh à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Son assistante sociale lui parle alors de l’Adie.
« Mon conseiller Adie m’a fait tout de suite confiance. En 10 jours, j’ai obtenu le prêt pour créer ma boîte. J’ai fait les travaux en mai et j’ai ouvert mon épicerie le 7 août 2024. »
Le commerce de Nur Fatema est installé à proximité d’un quartier prioritaire à la clientèle cosmopolite. Elle y vend des produits du Bangladesh mais on y trouve également des produits français. « Mon épicerie a été très bien reçue. C’est le commerce le plus accessible pour la communauté. J’ai des clients tous les jours et de toutes les origines : d’Afrique, d’Algérie, du Bangladesh, de France… du coup je suis obligée de diversifier mon stock ! »
Le fait d’être à son compte lui permet également de gérer son temps à sa guise et de concilier sa vie professionnelle et familiale.
« L’épicerie est située à 4 minutes de chez moi, et l’école n’est pas loin. Je peux déposer mes enfants de 4 et 6 ans à l’école et s’ils sont malades je peux m’occuper d’eux. Je suis contente de mon mode de vie. »
Nur Fatema apprécie le contact avec la communauté bangladaise de son quartier. Elle est d’ailleurs un membre actif d’une association qui aide à l’intégration des personnes issues de son pays en France.
« J’habite dans une petite ville. Dans mon quartier tout le monde est gentil, mais trouver un emploi ici, c’est très difficile. Il faut s’entraider, et se conseiller. Et je parle à tout le monde de l’Adie parce que sans l’Adie ça aurait été impossible d’ouvrir mon magasin. J’en suis reconnaissante et je sais que je peux toujours compter sur leur soutien. D’ailleurs, un bénévole de l’Adie m’aide toujours à compléter ma déclaration trimestrielle à l’URSSAF ! »
À l’avenir, Nur Fatema compte étoffer son offre pour continuer à faire prospérer son épicerie, en faisant plaisir à toute la clientèle de son quartier.
« Je n’ai rien lâché. Je suis la preuve que tout le monde peut recommencer et réussir. »