Née au Sri-Lanka, Anne arrive en France à l'âge de 4 ans. Elle grandit en région parisienne et suit un parcours universitaire prestigieux : hypokhâgne à Paris, Master en philosophie politique à la Sorbonne. Une fois diplômée, elle enchaîne les petits boulots dans la capitale, dont un emploi à la bibliothèque Georges Pompidou. Elle y fait la rencontre de son conjoint Yassine alors qu’elle est illustratrice et, lui, réalisateur de documentaires.
Passionnée par la cuisine depuis son plus jeune âge, Anne retrouve en Yassine cette envie de valoriser leurs patrimoines culinaires hérités de leurs parents immigrés, de prendre le temps de préparer des plats qui mettent à l’honneur leurs origines et leurs singularités.
« Entre nous deux, la cuisine a toujours été un sujet qui revenait « autour de la table », si je peux me permettre. »
Peu de temps avant de s’installer dans les Cévennes, le couple commence à réfléchir à cette activité professionnelle. Ils constatent qu’ils prennent énormément de plaisir à recevoir leurs amis, faire à manger lors de fêtes, évènements associatifs et militants en partageant les recettes de leurs parents immigrés. De plus, ils peuvent compter sur un réseau d’amis et de connaissances proches du milieu culturel et associatif en Occitanie, particulièrement entre le Gard et l’Hérault où ils projettent alors de s’installer. Enfin, Yassine et son expérience dans le milieu cinématographique, peuvent également compter sur quelques contacts. Anne et Yassine se décident alors à se lancer, à partir de ces différents réseaux, dans l’aventure de la création d’entreprise.
C’est ainsi qu’est née Yaâni, une cantine ambulante à la fois bio-responsable et locale. Y manger, c’est découvrir les histoires familiales d’Anne et son père chef cuisinier sri-lankais, et de Yassine et sa mère marocaine passionnée de cuisine. Les plats sont composés exclusivement de produits locaux de saison. À côté de cela, tous les produits issus de l’importation (le riz notamment) passent par des fournisseurs bio implantés à Alès dans le Gard. Mais, alors que l’entreprise se développe vite, le camion aménagé de Yaâni tombe en panne. C’est là que les ennuis commencent.
« On a réagi avec calme, mais il fallait quand même trouver une solution très vite ! »
En 2022, face aux refus de financement des banques, le couple gardois entame des recherches sur internet. Yassine prend contact avec l’Union Départementale des Associations Familiales du Gard qui l’oriente vers l’Adie. Le couple prend alors rendez-vous à l’agence Adie de Nîmes pour expliquer son besoin et réaliser une demande de financement. En quelques jours, leur prêt est accordé et leur situation se débloque : ils achètent un camion d’occasion et du matériel professionnel.
« Grâce à l’Adie, on a pu rebondir rapidement. »
« Yaâni » en arabe levantin signifie le fait de chercher ses mots. Faites le test, mangez à Yaâni et tentez de trouver les mots justes pour décrire une cuisine aussi délicieuse !