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Je ne me mets jamais dans la posture du sachant. Même quand on quitte tout, on ne repart jamais vraiment de zéro. On vient avec son vécu, son expérience, ses compétences

Après une licence en gestion et comptabilité en jumelage avec l’IAE de Poitiers et un master de marketing et de management en Égypte, Aya arrive en France en 2016 pour suivre un master 2 en économie sociale et solidaire à Lille.

Je n’ai jamais voulu travailler dans une banque. Je voulais travailler dans des associations engagées sur le terrain et c’est ce que j’ai fait.

Son diplôme en poche, fidèle à son engagement, elle consacre ses premières expériences à la réduction de la fracture numérique chez Emmaüs Connect avant de s’occuper de la mise en œuvre de “Centres sociaux connectés» dans le cadre d’un projet Fonds européen de développement régional.

C’est en septembre 2020 qu’Aya rejoint l’Adie en tant que conseillère, d’abord à l’agence de Lille puis, quelques mois plus tard, à Lyon.

Au quotidien, elle finance et accompagne les créateurs d’entreprise des quartiers politique de la ville de Lyon, qui comptent, entre autres, des personnes d’origine étrangère : des Afghans, des Soudanais, des Syriens, des Sénégalais … Certains souhaitent créer une activité à plein temps et d’autres générer un complément de revenus à côté d’un emploi salarié.

Pour se faire connaître auprès des publics étrangers, Aya se rapproche des associations communautaires ou travaille en partenariat avec des associations comme Singa, qui accompagne plus spécifiquement les réfugiés.

Grâce à sa maîtrise du Français, de l’anglais et de l’arabe, elle est à l’aise pour accompagner des créateurs d’entreprise, freinés par la barrière de la langue, originaires de nombreux pays.

Quand je reçois un porteur de projet étranger qui ne parle pas bien français, je m’assure toujours qu’il a bien tout compris. J’explique tout - le taux d’intérêt, le garant, le remboursement - avec des phrases simples, dans sa langue, avec Google translate si besoin.

Cet effort est apprécié par les créateurs d’entreprise qui, par la suite, lui orientent d’autres entrepreneurs de leur communauté, avec la confiance qu’ils seront accueillis avec du respect pour leur démarche et de la patience à l’égard de leurs difficultés.

Je ne me mets jamais dans la posture du sachant. Quand j’accompagne des personnes étrangères, j’ai conscience que ce ne sont pas des pages blanches. Même quand on quitte tout, on ne repart jamais vraiment de zéro. On vient avec son vécu, son expérience, ses compétences...

Aya se réjouit d’observer que son accompagnement et le financement de l’Adie portent leurs fruits.

Je suis fière de la réussite des entrepreneurs que je suis. Je pense à Ndeye qui a commencé en 2021 avec un projet d’e-commerce de produits d’épicerie fine du terroir africain en vendant les produits des femmes des campagnes à côté de Dakar. Après l’avoir accompagnée en lui permettant de tester son concept dans des boutiques éphémères à Lyon, je l’ai refinancée pour ouvrir sa boutique en avril 2024. En 2025, nous lui avons accordé un nouveau microcrédit pour lancer son restaurant avec son mari.

Portée par ces réussites, Aya compte aujourd’hui développer une offre de prêt en groupe sur son territoire pour permettre aux entrepreneurs étrangers qui ont des difficultés à trouver des garants dans leur entourage de se lancer, avec d’autres, en comptant sur la solidarité du groupe comme caution.

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