J’ai toujours eu un esprit d’entrepreneur.
À 58 ans, Ikram Ahmed incarne cette détermination tranquille qui transforme les épreuves en projets porteurs de sens. Originaire du Bangladesh, il est à la tête d’une épicerie de quartier à Pontanezen, à Brest, ouverte depuis un an.
Un commerce de proximité essentiel, qui offre aux habitants un accès à des produits de première nécessité, dans un quartier longtemps privé de ce service.
Son parcours est à la fois singulier et profondément courageux. Pendant de nombreuses années, Ikram a mené une double carrière dans son pays d’origine, à la tête d’une ONG de microcrédit et comme directeur d’une usine de produits plastiques. Mais son engagement politique contre les fondamentalistes islamiques et la publication d’un livre sur le sujet l’exposent à de graves menaces. Contraint de fuir, il arrive en France en 2018 avec sa femme et son fils de 13 ans.
Il m’a fallu plus de deux ans pour obtenir le statut de réfugié politique
S’ensuit une période de reconstruction. Il travaille alors dans un restaurant indien à Brest pendant trois ans, tout en nourrissant un rêve : celui de créer sa propre entreprise, dans son quartier.
Ce rêve devient réalité en 2023.
Il n’y avait pas d’épicerie à Pontanezen, les habitants devaient aller loin pour faire leurs courses. Je savais que ce service serait utile à tous.
Après avoir identifié un local, une ancienne boucherie fermée depuis quelque temps, Ikram entreprend les démarches : négociation du bail avec la ville, formalités administratives, recherche de financement.
Il découvre alors l’Adie sur Internet et frappe à sa porte.
L’Adie m’a tout de suite fait confiance. J’ai obtenu un premier prêt de 8.000 euros pour démarrer, puis un second de 4.000 euros pour agrandir mon stock et acheter du matériel
Mais l’aide ne s’arrête pas là : sa conseillère lui apporte écoute, conseils et accompagnement, des ressources précieuses dans ce nouveau départ.