Lyd a consacré plus de la moitié de sa vie à la pâtisserie. Cette passion lui vient en observant sa mère s’affairer dans la cuisine. Étant dans une famille monoparentale, Lyd commence à aider à préparer les repas, dès l’âge de 14 ans.

Puis très vite, il prend le coup de main et concocte avec sa mère des madeleines, des cookies, des gâteaux au yaourt pour ses frères et sœurs. Après un parcours difficile à l’école, il effectue divers stages et son coup de cœur se porte sur la pâtisserie. À 16 ans, il obtient son CAP avec une mention complémentaire desserts de restaurant.

Mais après plusieurs emplois dans des boulangeries artisanales, industrielles et en restauration, Lyd se rend compte qu’il en veut plus. Le statut de salarié ne lui permet pas de laisser libre cours à sa créativité et les matières premières utilisées dans ses jobs ne sont pas toujours de bonne qualité. Tout cela ne reflète pas sa pâtisserie.

Lassé de cette situation, Lyd décide de lancer sa micro-entreprise Pâtily en février 2020. Tout d’abord, il teste ses créations auprès de son entourage.

« J’ai commencé à faire de la pâtisserie à la maison, en distribuant mes tests dans mon quartier. Ensuite, le réseau a commencé à se faire auprès de mes amis, des mairies... Puis, j‘ai fait de la promotion sur les réseaux sociaux. »

Avec une belle détermination, ce trentenaire originaire de Garges-lès-Gonesse, entre dans plusieurs incubateurs. Il intègre Entrepreneurs dans la ville, l’association R-E-R, puis fait la rencontre d’un conseiller Adie. Celui-ci l’oriente vers une agence, où il obtient un prêt de 6 000 euros pour financer son showroom et son matériel.

Vivant actuellement dans l’Essonne, Lyd a pu répondre à divers appels à projet, dont l’un avec la mairie de Ris-Orangis. Il y propose des ateliers pâtisserie pour les jeunes en réinsertion. À travers son parcours, il y souhaite non seulement transmettre son savoir-faire, mais aussi leur redonner confiance en eux, leur montrer qu’il n’est jamais trop tard pour mener à bien leurs objectifs.

« Ce que j’aimerais, c’est que lorsqu’ils vont à Pôle emploi ou à la Mission locale, qu’ils puissent affirmer leur orientation et non la subir, qu’ils aient une idée fixe de ce qu’ils veulent pour ne pas perdre de temps. Mon but, c’est aussi de montrer que dans les quartiers, il y a beaucoup de talents cachés. Comme je le dis souvent, ce sont des pierres précieuses que l’on doit polir pour en faire de vrais bijoux ».

En ce moment, Lyd est en train de développer une nouvelle gamme de produits à base de chocolat. Il aimerait aussi continuer à développer son réseau en répondant à des appels à projet. À terme, son rêve serait de former des jeunes en Afrique pour qu’ils puissent eux aussi, développer leur boulangerie pâtisserie.