En 2015, Mohanad, sa femme et ses trois enfants quittent Alep et la guerre en Syrie, pour s’installer en Grèce, chez son frère, après six mois d’attente en Turquie.

Pendant un an, il se fait une expérience en restauration, dans la crêperie de son frère.

« Ce que je faisais en Syrie est complètement différent de ce que je fais aujourd’hui ; je travaillais dans un aéroport, j’y occupais des postes de technicien et de pompier. »

Arrivé en France et orienté vers Limoges, la première préoccupation de Mohanad est de chercher un travail pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais à ce moment-là, l’aéroport de Limoges ne recrute pas. C’est alors que lui vient l’idée d’ouvrir un restaurant.

« En plus de la cuisine traditionnelle syrienne, que je connaissais déjà, j’ai appris à cuisiner d’autres spécialités en aidant mon frère, notamment dans la manière de faire les crêpes grecques. Je me suis dit, pourquoi pas mêler ces cultures dans l’assiette ? »

De là, il s’installe avec sa famille à Saint Junien et pense à y ouvrir un restaurant. En contact avec une assistante sociale, il lui fait part de son projet et celle-ci l’oriente vers Adie pour le conseil, le financement et l’accompagnement.

Bien sûr, tout n’est pas facile, surtout au tout début de son projet : les démarches, les procédures, des refus de prêts auprès des banques et la recherche des premiers clients... Mais Mohanad est déterminé. il ouvre son restaurant le 25 janvier 2019, et pour lui, c'est l’aboutissement de ce long et difficile périple depuis Alep. Il a à cœur de prendre soin de sa famille et de faire prospérer son entreprise.

«  À Picasso di Crêpe, la carte est généreuse, je propose de tout, comme ça chacun y trouve un plat à son goût et un moment de bonheur. On est le seul restaurant à proposer ces spécialités à Saint-Junien. Beaucoup de touristes sont étonnés de nous trouver ici. »