Avec son vélo triporteur transformé en cuisine ambulante, Farshad régale les passants de l’Allée Jules Guesdes et du Jardin des Plantes de Toulouse. Derrière ce projet atypique, éco-responsable et chaleureux, se cache un parcours de vie marqué par l’exil, la débrouille et une détermination sans faille.

Né à Kaboul, Farshad commence très jeune à travailler : dès l’âge de 13 ans, il tient l’épicerie familiale tout en pratiquant le taekwondo à haut niveau, une discipline dans laquelle il devient champion. C’est à l’occasion d’une compétition internationale qu’il découvre Toulouse pour la première fois – sans savoir qu’il y refera sa vie quelques années plus tard. Contraint de fuir une guerre sans fin, il quitte son pays début 2016.

C’est dommage. C’est un beau pays, l’Afghanistan. Mais on était fatigués de la guerre. Je suis venu en France pour être bien.

Quand il arrive en France, il ne parle pas un mot de français et s’installe d’abord à Rouen. Dans l’attente de ses papiers, il trouve un emploi comme plongeur dans un restaurant libanais. Trois mois plus tard, il maîtrise les bases de la cuisine et en devient le chef. Il y reste cinq ans, forgeant son savoir-faire et sa rigueur.

En novembre 2021, il déménage à Toulouse avec un rêve : lancer son propre projet. Il travaille dans une pizzeria pour épargner, puis décide de se lancer.

Mon projet était d’avoir un foodtruck, mais les prix étaient trop élevés. Je me suis dit : pourquoi ne pas faire ma cuisine sur un vélo triporteur ?

Avec ses économies et un microcrédit de l’Adie, Farshad finance et équipe son vélo d’une cuisine complète avec plancha. L’Adie lui apporte aussi un appui précieux pour structurer son activité, gérer les démarches administratives et faire croître son projet.

Avec un microcrédit et l’argent que j’avais de côté, j’ai acheté le vélo et le matériel nécessaire pour commencer mon projet.

En novembre 2023, il lance officiellement FB Petit Liban à un emplacement fixe devant le jardin des Plantes de Toulouse. Il installe le plus souvent son stand au jardin des plantes, où les passants se pressent pour goûter ses chawarmas maison qui sont les plats phares de sa carte.

Son concept séduit immédiatement : cuisine libanaise maison cuisinée minute, service rapide, ambiance chaleureuse et un emplacement de qualité. Résultat : le bouche-à-oreille fonctionne, les clients reviennent, et Farshad commence à se faire un nom dans le paysage toulousain de la restauration de rue.

Je commence à midi et souvent, à 13h, il n’y a plus rien.

Il envisage aujourd’hui d’agrandir son activité et cherche désormais un associé pour ouvrir un autre point de vente. Son ambition est de continuer à faire grandir FB Petit Liban, tout en restant fidèle à son histoire, à sa cuisine, et à l’esprit de proximité qui le distingue.

Désormais marié et heureux papa d’un petit garçon, Farshad incarne une réussite portée par l’envie de reconstruire, de se réinventer, et de s’ancrer pleinement dans sa ville d’accueil.

Dans la vie, il faut savoir avancer, travailler, essayer.

Sur trois roues, il a trouvé l’équilibre parfait entre autonomie, passion et intégration.