Portrait

Éric, 55 ans, du bâtiment à la photographie aérienne à Angoulême

« Quand vous avez 55 ans et au chômage, on ne vous propose rien en termes d’emploi. Et le salariat, pour être honnête, ça ne m’intéresse pas trop. »

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À 55 ans, Éric n’en est ni à sa première reconversion, ni à sa première création d’entreprise.

« En 33 ans de vie professionnelle, j’ai été salarié pendant 1 an grand max. J’ai créé 6 ou 7 entreprises, en ébénisterie, dans l’agencement de magasins et dans la rénovation d’habitat. »

En 2017, entre le travail, son divorce et le décès de son père, Éric fait un burn-out qui le pousse à remettre son mode de vie en question.

« Je m’étais créé une vie aisée mais j’ai réalisé que j’avais déployé beaucoup d’énergie incroyable pour montrer de quoi j’étais capable. Je me suis dit que je n’avais plus rien à prouver. »

Il fait alors le choix de partir sur la route mener une vie de néo-nomade, pendant laquelle il jouit d’une liberté et fait des rencontres qui l’enrichissent profondément.

En 2021, à court de ressources, il se résout à reprendre une vie professionnelle. 

« Quand on a été indépendant, on n’a droit à rien. »

Éric décide alors de créer une entreprise de pilotage de drone, qui associe ses deux passions pour l’aviation et la photo, qu’il pratique en amateur depuis 30 ans. Afin d’acquérir toutes les compétences nécessaires pour mener son projet à bien, il passe les examens théoriques de la Direction Générale de l’Aviation Civile, suit les formations pratiques obligatoires et les stages de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat d’Angoulême.

Le temps et l’argent investis dans ces formations devenant conséquents, Éric se tourne vers l’Adie pour le financer et le soutenir dans sa démarche.

« L’Adie m’a permis de lancer mon projet grâce à des conseils avisés et un microcrédit avec lequel j'ai pu acheter du matériel et me constituer une trésorerie de départ. » 

Depuis octobre 2021, son entreprise Drone-Art-Services propose aussi bien des services de captation d’images et de vidéos de communication pour les professionnels et les particuliers que des services plus spécifiques faisant appel à ses compétences dans la rénovation de l’habitat, comme l’expertise et le traitement des façades, charpentes et toitures par drone ou encore le diagnostic énergétique avec des caméras thermiques.

Un jour, lors d’une intervention, Éric rencontre une personne handicapée qui le regarde manipuler son drone. C’est le déclic. En mai 2022, il crée l’association Drone’Acces, pour permettre aux personnes à mobilité réduite de percevoir autrement leur environnement en leur faisant découvrir, grâce à ses drones, des sites naturels et culturels auxquels ils ne peuvent pas accéder, à travers des visites immersives, en temps réel, retransmises sur écrans géants ou des casques virtuels.

Malgré les doutes qui viennent avec la mise en place de tout projet innovant encore méconnu du grand public, l’entreprise d’Éric se développe et les prises de contact réalisées en 2022 promettent une année 2023 bien remplie. 


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