À Serres, dans les Hautes-Alpes, Cyrille conjugue l’art au savoir-faire culinaire

« Ma cuisine, c’est mon moyen d’expression. Je me dévoile aux gens et ils se dévoilent à moi en discutant. C’est là que l’on découvre vraiment les personnes. »
Que vous soyez simplement de passage dans les Hautes-Alpes ou habitués du Parc naturel régional des Baronnies provençales, prenez le temps de vous arrêter « Chez Cyrille ».
Tantôt serveur en restaurant, artiste, éditeur de livres, à 35 ans, Cyrille a déjà vécu 1000 vies. C’est tout simplement parce qu’il prend le temps de faire ce qu’il aime, de toucher à tout. Diplômé en musicologie, en anthropologie sociale et politique à Paris, Cyrille a la fibre artistique. Pour preuve, depuis plus de dix ans, il gère sa propre maison d’édition de livres KTB LIBER. Son idée est simple : offrir l'opportunité à des personnes lambdas d’éditer un livre dans le monde entier. Mais il ne s’arrête pas là !
« Je perçois la cuisine comme de l’art. Plus précisément, c’est comme de la musique dans le sens où ça s'écoute avant de se déguster. On peut dire que je propose des covers (reprises de chansons), oui ! »
Après la crise sanitaire, Cyrille se met à la recherche d’une maison-atelier, pour avoir tout l’espace nécessaire pour s’exprimer artistiquement, et culinairement. En début d’année 2022, par un heureux hasard, Cyrille fait la rencontre d’un homme qui vendait son établissement du côté de Serres, dans les Hautes-Alpes. Une semaine plus tard, le lieu lui appartenait.
Mais les imprévus se succèdent, et Cyrille se retrouve avec trop peu de moyens pour continuer de refaire la décoration de son restaurant avant l’ouverture. Il contacte alors l’Adie.
Il appelle l’Adie et obtient un rendez-vous dans l’agence de Gap, la plus proche de chez lui, pour expliquer son besoin en financement.
« Tout le monde s’égosillait à me dire que l’on ne pouvait pas ouvrir un restaurant en France en minimum deux mois. Donc je leur ai prouvé le contraire, avec l’aide de l’Adie. »
Avec sa conseillère, ils préparent une demande de microcrédit. En deux semaines, elle est acceptée. Avec cet argent, le Haut-Alpin peut payer toutes les charges de son notaire, rembourser ses loyers de retard, acheter des meubles supplémentaires et se créer de la trésorerie.
« L’Adie, c’est synonyme d’espoir pour beaucoup de gens. C’est d’une certaine manière Luke Skywalker dans Star Wars. »
Aujourd’hui, le restaurant « Chez Cyrille » propose une cuisine saine, respectueuse de l’environnement. Sans gâchis, Cyrille travaille avec des primeurs et des producteurs locaux pour obtenir ses produits. D’ailleurs, même les restes ne sont pas jetés : ses poules sont « toujours heureuses de se rendre utiles. »