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Abdallah, ou l’étoffe de l’entrepreneur marseillais

Temps de lecture : 06 minutes

« En tant qu’homme atteint de handicap, me mettre à mon compte m’a permis d’acquérir une forme de liberté. »

Les Comores et Marseille, c’est une histoire d’amour qui dure depuis bien longtemps. Et Abdallah qui contribue largement, grâce à son atelier de couture situé en plein centre-ville de la cité phocéenne. Atteint de handicap, il crée son entreprise Bahiya Couture grâce à un financement de l’Adie, et regagne en autonomie grâce à cela.

« Ma vie n’a pas été toute calme. Et tant mieux, ça fait grandir ! »

Pour être créateur, il faut être passionné. Et ça, Abdallah l’est. Atteint de handicap à la suite d’un violent accident de voiture aux Comores, il est contraint de quitter son archipel pour recevoir des soins en urgence. Après un passage express par l’Île de Réunion, il rejoint la ville qu’il ne quittera plus jamais : Marseille (Bouches-du-Rhône).

« Je suis arrivé en France en 2005 après un sacré périple. Marseille m’a permis de sauver ma vie sur bien des aspects. »

Une fois prêt à travailler, Abdallah rejoint l'ESAT les Argonautes, la référence phocéenne des établissements adaptés aux travailleurs en situation de handicap. Là-bas, il découvre le travail des matières textiles, et apprend le métier de tapissier, de couturier et de maroquinier. Plus qu’une passion, c’est pour lui une vocation. Il excelle dans les exercices qui lui sont donnés, quitte à aller plus loin, en perfectionnant depuis chez lui les techniques apprises la veille.

« J’étais comme un enfant. J’avais pris un nouveau départ sans m’en rendre compte ! »

En 2017 d’ailleurs, lorsque la personne qui forme le Comorien part à la retraite, il la remplace. Pendant plusieurs années, il va pouvoir transmettre sa passion, améliorer son savoir-faire et devenir incontournable dans ce secteur à Marseille. Mais plus les années défilent, et plus Abdallah se met à rêver d’indépendance, de liberté. Il songe à créer sa propre entreprise.

« Je devenais bon, j’avais envie de tenter quelque chose de fou. Et puis, qu’est-ce que j’avais à perdre ? »

Avec le soutien de sa compagne et fort de ses compétences, Abdallah décide de créer son propre atelier de couture en 2021. Il se renseigne sur les entreprises déjà présentes dans ce secteur à Marseille, et note que les demandes de rénovations de fauteuils est grandissante. Mais sa route vers l'entrepreneuriat n'est pas sans obstacles. Ses collègues ne veulent pas qu'il parte, et tentent de le dissuader. Pourtant, il reste déterminé.

« Ce n’était pas facile de quitter mon ancien emploi, mais je l’ai fait quand même. Dans la vie, il faut toujours essayer d’avancer. »

Vouloir créer son entreprise, c’est bien. Mais pour avoir les connaissances nécessaires, Abdallah est isolé. En se baladant sur internet, il découvre des portraits d’entrepreneurs soutenus par l’Adie à Marseille, prend rendez-vous pour obtenir un financement et suit la formation gratuite "J'entreprends avec l'Adie".

« Cette formation de l’Adie m’a donné vraiment bien plus que les bases pour créer ma boîte ! »

Il obtient un microcrédit en moins d’une semaine après sa demande, finance son premier stock et une machine de couture professionnelle. Il peut donc enfin se lancer. Bahiya Couture naît en juin de la même année, et l'atelier se fait rapidement un nom grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux, notamment TikTok.

« Il ne faut surtout pas négliger la communication digitale. C’est comme ça que j’ai connu l’Adie, et c’est comme ça que je suis devenu visible. »

Écologique, il travaille en grande partie avec des tissus locaux, tous écoresponsables. Hormis les sacs en banane, les tenues de mariages traditionnelles comoriennes, etc. il s’est aussi spécialisé dans la rénovation de canapés et fauteuils, pour donner une seconde vie à ces meubles qui peuvent encore vivre bien longtemps. D’ailleurs, il lui arrive de faire le comparatif entre les meubles qu’il rénove, et son handicap qu’il oublie parfois.

« Créer Bahiya Couture, ça m’a rendu autonome à nouveau. Cette seconde vie, je la partage avec les meubles que je retape. »

Un parcours inspirant, un discours exceptionnel et un futur prometteur : Abdallah a définitivement l’étoffe d’un grand entrepreneur marseillais.

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