Adrien et Jordann, salon de tatouage

« Malgré les embûches, une chose est certaine : nous sommes fiers de nous dire que nous avons fait de notre passion notre métier. »
FEEL INK Tattoo, c’est l’histoire d’une collaboration artistique entre deux jeunes tatoueurs qui n’ont pas froid aux yeux : Jordann alias JoBoy, 29 ans, le martiniquais, et Adrien alias ADN, 27 ans, le Guadeloupéen.
A priori, rien ne prédestinait Adrien à faire carrière dans le tatouage. Après une formation en électrotechnique et une première expérience dans une entreprise d'alarme, incendie et sécurité, c’est pourtant dans cette voie originale qu’il décide de se lancer. Par passion, il tatoue déjà ses proches depuis des années, d’abord en autodidacte. Une fois ses études terminées, il part se former à l’École Française de Tatouage en métropole puis auprès d’un artiste tatoueur à Miami. À son retour, il travaille pendant 2 ans dans des salons pour se constituer une vraie expérience. C’est à cette occasion qu’il rencontre Jordann, issu d’un parcours aux Beaux Arts de Tourcoing, tatoueur autodidacte, qui lui aussi peaufine son art depuis 7 ans dans des salons en se nourrissant des conseils et de l’enseignement des tatoueurs expérimentés qu’il côtoie.Â
Ensemble, ils décident de créer leur salon, à la fois pour être leurs propres patrons, et pour avoir la liberté d’exercer leur passion selon leur vision.
« On ne s’est pas lancés en se disant qu'il faut le faire pendant qu’on est jeunes. On sait juste profiter des occasions qui se présentent à nous. C’est sûr, notre âge est un avantage car on a beaucoup de temps et d'énergie pour nous consacrer à faire ce qu’on aime. Mais pour certains organismes, comme les banques, c’est souvent assimilé à un manque d'expérience et nous ne sommes pas pris au sérieux. »Â
Dans la concrétisation de leur projet, l’épreuve la plus difficile consiste à trouver les fonds nécessaires. Pour éviter des dépenses inutiles, ils réalisent presque tous les travaux d’aménagement du salon tous seuls, de l’électricité au sol en passant par la peinture. Pour financer leur installation, l’Adie leur accorde un microcrédit et surtout un accompagnement et un soutien moral durant les différentes périodes de la crise sanitaire.
« La crise sanitaire nous a démoralisés plus d'une fois, surtout parce que notre date d'ouverture prévue était la même que celle du confinement ! »Â
Aujourd'hui, bien que la crise sanitaire continue à freiner le développement de leur activité, leur petite entreprise prend un bon départ. Leur approche artistique du tatouage « entre réalisme et surréalisme » fait venir des clients de plus en plus nombreux.
À l'avenir, ils souhaitent que leur travail et leur salon soit reconnu au niveau national, et contribuer à former de futurs tatoueurs en Guadeloupe.