Portrait

Aïssata, 40 ans, du rayon textile à la passion de la cuisine, à Paris

« J’avais un poste de manager de rayon textile dans la grande distribution, mais ma vraie passion, c’est la cuisine. C’est inné, c’est moi ! Alors j’ai démissionné et un mois plus tard, j’étais sur le marché. »

Temps de lecture : 2 minutes

Aïssata le sait depuis toujours : ce qu’elle veut, c’est créer sa boîte dans le domaine qui la passionne vraiment, la cuisine. Et pourtant, après un BTS en vente, elle travaille pendant quatre ans dans la grande distribution. Elle évolue même jusqu’à devenir manager du rayon textile, mais elle sent qu’elle n’est pas en train de vivre la vie qu’elle désire.

En 2016, elle pose sa démission. Sans filet, elle se met immédiatement  à travailler son projet et un mois plus tard, elle est sur les marchés pour tester son activité de restauration africaine.

« Ce que je veux avant tout, c’est partager ma culture. Ma cible, c’est les Occidentaux qui ne connaissent pas cette cuisine. Comme je ne savais pas par où commencer, je suis allée sur les marchés pour demander directement aux gens ce qu’ils pensaient de mes recettes. »

Pour se donner toutes les chances de réussir, elle se fait accompagner. Pôle emploi l’oriente vers l’agence Adie de Créteil, où elle suit une formation.

« Je suis tombée sur des bénévoles hyper sympa, que je n’oublierai jamais. Ils m’ont aidée à canaliser mes idées et à construire un projet solide. »

Quand une de ses meilleures clientes, qui n’est autre que la maire du 14e arrondissement, lui propose de candidater pour l’obtention d’un local commercial, elle saisit l’opportunité et emménage grâce à un microcrédit de 10 000 euros que lui accorde l’Adie.

En 2018, Aïssata ouvre son restaurant de vingt couverts « Lokita un goût d’Afrique » au 36 de la rue Pernety dans le 14e arrondissement de Paris.

Aventurière du goût et toujours avec le sourire, elle concocte des plats entre Afrique et Occident et propose des jus, des tapas, et des plats africains inspirés du Sénégal et de la Mauritanie, à manger sur place ou à emporter.

Après les difficultés des années de confinement, son activité se développe bien et elle embauche deux salariés pour l’épauler.

Volontaire et désireuse d’acquérir de nouvelles compétences pour continuer à développer son activité, Aissata suit en 2022 une formation à la commande publique proposée par l’Adie et Les Canaux grâce au soutien de J.P. Morgan.

 « Au début, j’avais peur des appels à projet. Pour moi, c’était quelque chose qui n’était pas à ma portée. Les formateurs m’ont aidée à structurer ma réponse, c’est ce qui m’a permis de décrocher une place à Paris Plage, puis au Marché de Noël de l’Hôtel de Ville. Maintenant, je lis tout le temps les nouveaux appels à projet. »

Sur sa lancée, Aïssata envisage désormais de répondre aux marchés des Jeux Olympiques de Paris 2024.


Je partage ce portrait :

edito right

Celles et ceux qui ont fait l'Adie