Antony plante l’espoir à Égliseneuve-des-Liards dans le Puy-de-Dôme

Je travaille avec la diversité génétique et les processus naturels : je n’utilise pas d’engrais chimiques, je mycorhize mes plants, j’apporte un peu de matière organique et surtout… très peu d’eau.
À 41 ans, Antony a donné un nouveau souffle à sa passion de toujours : les plantes.
Installé à Égliseneuve-des-Liards, dans le Puy-de-Dôme, il crée sa pépinière climatique sur un terrain qu’il façonne depuis deux ans avec patience et détermination.
Son objectif : proposer des plantes fruitières et vivaces résilientes, adaptées au changement climatique.
« Je voulais mettre en avant des espèces qui ne s’arrosent pas, résistantes à la chaleur, mais aussi sauvegarder des variétés locales », explique-t-il.
Formé dès le plus jeune âge dans le domaine du végétal, avec un Bac pro et un BTS horticole en poche, Antony n’a jamais quitté le monde des plantes. Mais après des années en jardinerie, il ressent le besoin d’aligner son métier avec ses valeurs.
« Je voulais faire bénéficier le plus grand nombre de mes compétences agronomiques, et donner du sens à mon travail. »
Après avoir trouvé le lieu idéal en Auvergne, il consacre deux années à défricher, tester, expérimenter. Sur son terrain de moyenne montagne, à 800 mètres d’altitude, il sélectionne des espèces fruitières capables de résister à la sécheresse et à la chaleur : des plantes robustes, peu gourmandes en eau, qui s’adaptent aux défis du changement climatique.
« Je travaille avec la diversité génétique et les processus naturels : je n’utilise pas d’engrais chimiques, je mycorhize mes plants, j’apporte un peu de matière organique et surtout… très peu d’eau. »
90 % de ses plants proviennent de sa propre banque génétique, les autres sont issus de réseaux de passionnés, de conservatoires ou de collectionneurs avec qui il a su tisser des liens solides. Son approche écologique et artisanale rencontre un écho positif sur les marchés locaux.
« C’est maintenant l’épreuve du feu pour le côté commercial », reconnaît-il.
Pour soutenir le lancement de son activité, Antony a pu bénéficier du dispositif ARCE dans le cadre de sa transition professionnelle. Mais il lui manquait un coup de pouce pour renforcer ses installations. C’est là que l’Adie entre en jeu. Grâce à un microcrédit, il peut investir dans une serre de qualité, essentielle pour démarrer ses premières productions.
« Je manquais de trésorerie. L’Adie m’a permis d’avancer concrètement. Ce soutien, c’est ce qui m’a aidé à franchir une étape. »
Malgré les obstacles ; une tempête en novembre dernier a détruit deux petites serres et ses agrumes prêts à être vendus mais Antony ne baisse pas les bras. Il voit plus loin, plus grand : un site internet pour élargir sa clientèle, des ateliers pour accompagner d’autres agriculteurs, une chaîne TikTok pour transmettre ses savoirs, ses greffes, ses astuces. Il envisage aussi l’obtention d’un certificat phytosanitaire pour pouvoir vendre au-delà de sa région.
« C’est un projet passion, c’est ma façon de vivre. »
Fier de son parcours, Antony espère inspirer d’autres porteurs de projet soucieux de réconcilier agriculture, écologie et résilience.
Retrouvez Antony sur différents marchés dans le Puy-de-Dôme : Billom, Sauxilanges, Sugère, Auzelle ou encore Issoire.