Api Marie-Louise mêle les tissus africains à la mode européenne

« Mon entreprise, c’est mon deuxième bébé, c’est ma bouffée d’oxygène, c’est aussi ma façon de participer à l’économie française et d’apporter de la couleur dans la mode locale. »
Originaire d’Abidjan en Côte d’Ivoire, Api Marie-Louise arrive en France en 2010, et se lance sur le marché du travail. Au début, elle enchaîne les petits boulots : ménage en entreprise, portage de repas aux personnes âgées. Puis elle est embauchée en CDI en tant qu’agent des services hospitaliers dans une maison de retraite, un poste qu’elle occupe pendant 3 ans.
Au cours d’un voyage à Abidjan, elle découvre des artisans locaux qui fabriquent de la petite maroquinerie, et elle entrevoit un moyen de libérer sa créativité.
« J’ai trouvé ça très intéressant, et ça a fait mûrir toutes les idées que j’avais dans la tête ! »
Son poste ne lui permettant pas d’exprimer sa créativité, elle décide de poser sa démission pour devenir créatrice d’accessoires.
« J’ai toujours voulu travailler dans le domaine de la mode et de la création, j’ai toujours aimé ça. J’aime m’habiller, j’aime les couleurs, associer les pièces et les accessoires… ça fait partie de moi ! »
Elle crée sa première entreprise en 2015, mais sans préparation et sans accompagnement, elle ne parvient pas se développer. Après cette première expérience entrepreneuriale, elle choisit de reprendre un emploi salarié.
Pour autant, l’idée de créer des accessoires uniques et colorés, mêlant les modes européennes et africaines, ne la quitte pas. Une fois ce premier échec digéré, elle réessaye de se lancer dans la création de petits accessoires, en 2017, soutenue par sa famille.
« Cette entreprise c’est la mienne, mais finalement, c’est aussi un peu une entreprise familiale : ma mère me conseille beaucoup, notamment dans le choix des tissus et ma sœur qui est très manuelle, donne vie aux créations que je dessine ! »
Elle développe également son activité avec des vêtements pour femmes, hommes et enfants qui mêlent différentes matières.
Plus consciente des difficultés de la vie d’entrepreneur, Api Marie-Louise décide de se faire accompagner. Elle contacte alors l’Adie en poussant la porte de l'agence de Lormont, près de Bordeaux.
Des conseils et un microcrédit plus tard, elle ouvre sa boutique Apistyle à Ambarès-et-Lagrave.
« C’était un test, mais je constate que ma clientèle est beaucoup plus présente sur Internet, je vends beaucoup sur les réseaux sociaux à Besançon, Toulouse, Paris mais aussi au Canada et aux États-Unis avec le soutien de mon frère qui y vit … Je passe mes journées à faire des allers-retours à la poste. »
Api Marie-Louise décide alors de fermer sa boutique et de développer un e-shop.
Elle souhaite également se spécialiser dans les robes grandes tailles, un pan de son activité qui fonctionne particulièrement bien.
« Dans le commerce classique, les vêtements grandes tailles sont austères. Moi, je propose des robes uniques, colorées, féminine, avec de la dentelle, des belles matières, du 40 au 50. »
Avec ses créations, Api Marie-Louise entend valoriser les plus belles étoffes des pays africains. La plupart de ses tissus viennent d’Abidjan, mais elle se diversifie aussi en cherchant dans d’autres pays africains des tissus reconnus, comme le dan fani du Burkina Faso, le kente du Ghana ou le lépi de Guinée, de la guipure (dentelle) du Nigéria, qu'elle associe avec des cotons, du lin, de la dentelle, du jeans de récupération, du cuir italien.
« Mon conseil aux entrepreneurs ? Prendre le temps de bien préparer son projet ! Si on se lance alors qu’on n’est pas prêt, on se casse la figure à tous les coups. »
Elle rappelle également l’importance de bien s’entourer :
« Mon projet n’aurait pas pu voir le jour sans toutes les personnes qui m’ont donné un coup de pouce : mon garant de prêt, ma famille, ma conseillère Adie Héloïse, et surtout toutes mes clientes qui me font confiance ! »
Visitez son site Internet : https://apistyles.com/