L’or de l’Afrique de l’Ouest en bougie et en parfum : Les créations d’Asta

« Mon entreprise représente l’humain. J’ai rencontré que des belles personnes depuis que j’ai commencé mon projet. J’ai vu qu’il existait encore des personnes qui souhaitent voir l’autre y arriver et ça c’est génial ».
Française d’origine sénégalaise, Asta est mère de quatre enfants. Son entreprise s’intitule La Perle Wussulan.
« Et retrace l’or de l’Afrique de l’Ouest. Mon commerce se base sur l’encens que les femmes mettent dans la maison. Il se nomme le thiouraye au Sénégal et le wussulan au Mali » explique l’entrepreneure.
Utilisé spécifiquement pour son côté aphrodisiaque, il est naturel de retrouver cet encens lors de mariages ou lorsque des femmes souhaitent séduire leur mari « c’est une arme de séduction » confirme la mère de famille.
« J’ai travaillé cet encens pour le mettre dans une gamme de trois bougies » affirme Asta.
Avec de nombreux intéressés, l’entrepreneure va plus loin et produit une quatrième alternative .
« On est en train de lancer une campagne de crowdfunding pour sortir mon parfum » annonce-t-elle.
Présenté sur ses réseaux sociaux, la senteur se nomme Djongué, en rapport avec l’art de la séduction à la sénégalaise. Contactée par la maison Chanel, la créatrice a pu faire une formation de six mois.
« Ils m’ont expliqué quels sont les codes du luxe car mon univers entre complètement là-dedans. Ils prennent souvent de mes nouvelles » précise la vendeuse, pleine de sang-froid.
Dès le plus jeune âge, Asta a habitué son odorat : « Déjà à 9 ans quand ma mère mettait l’encens, j’aimais trop cette odeur mais j’étais allergique ».
En arrivant en France, la créatrice souhaitait retrouver cette odeur d’antan.
Mais la spécialiste a une vraie particularité : « Les parfumeurs m’ont fait comprendre que j’avais vraiment un don olfactif. Habituellement, il faut cinq ans d’études pour réussir à sentir les odeurs comme je le fais ».
Après avoir travaillé plusieurs années dans la fonction publique, l’originaire su Sénégal a vite compris que ses croyances religieuses ainsi que sa couleur de peau allaient être un frein dans sa carrière. « C’était le moment de faire un choix, alors j’ai décidé de leur dire au revoir » affirme-t-elle.
« La stabilité professionnelle, pour moi c’est dans la tête. Ma stabilité c’était d’être en accord avec moi-même. Mon mari me connaît, il sait que lorsque je souhaite quelque chose, je ne lâche pas l’affaire » explique la passionnée, pleine de détermination.
En 2011, suite à une maladie l’obligeant à rester chez elle, l’idée lui est venue de créer quelque chose. Après s’être rapprochée de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle), elle dépose la marque la même année tout en continuant sa première activité : « Ça a vraiment pris forme juste avant le Covid ».
Asia a connu l'Adie grâce à cette même institution.
« J’entendais partout où j’allais, à la Chambre des métiers de commerce, à la CMA, même à la mairie on me disait d’aller à l’Adie »
Son micro-crédit de 7000 euros a été contracté en décembre 2021 « L’Adie m’a rassuré lorsque j’ai appris que je pouvais avoir un prêt même sans avoir de l'argent. Je n’y ai pas cru au début ». Lui permettant ainsi de financer ses stocks.
« Les bénévoles sont très professionnels, très à l’écoute et franchement je ne suis tombé que sur des personnes qui portaient un intérêt à mon projet. Ils veulent vraiment que ça marche et ça m’a motivé » se souvient Asta.
En plus de cela, la créatrice a fait de nombreuses choses avec l’Adie comme avoir remporté 1000 euros lors d'un concours du plus grand nombre de like sur facebook. Dès qu’une occasion de faire un marché se présente, Asta est derrière le stand.
Car la mère de famille voit les choses en grand : « Je me laisse trois ans pour avoir une gamme vraiment complète (bougie, parfum, huile parfumée). Il y a très peu de marques africaines qui offrent une gamme de senteur vraiment qualitative » décrit la passionnée.
Elle ajoute qu’ « aller vite pour avoir de l’argent c’est facile. Le faire lentement pour avoir du succès est compliqué mais c’est ça que je veux ».
« Plus tard, j’aimerai avoir des boutiques au Sénégal, au Mali et en France mais une seule ce serait pas mal » avoue Asta, consciente du marché dans ces pays.
Et elle ne veut pas s’accaparer le savoir-faire : « Je veux pouvoir aider d’autres femmes qui souhaitent lancer leur projet à base de wussulan ».
« Mon entreprise représente l’humain. J’ai rencontré que des belles personnes depuis que j’ai commencé mon projet. J’ai vu qu’il existait encore des personnes qui souhaitent voir l’autre y arriver et ça c’est génial ».