Avec l’Adie, la famille Koré boxe les préjugés

« De là d’où je viens, on parle avec le cœur. Et ça tombe bien, à l’Adie ils écoutent avec le cœur. »
Francis, 59 ans, est un ancien boxeur professionnel qui a su tirer profit de ses valeurs et de son esprit combatif pour se lancer à son compte avec le soutien de l’Adie.
« Je me souviens qu’à 5 ans, je vendais des cuillères en bois à Montpellier. 55 ans plus tard, je suis toujours sur les marchés, mais je vends d’autres choses ! »
Dès son plus jeune âge, Francis travaille dur. Très dur même. Il accompagne ses parents sur les marchés héraultais à 5 ans, et à 9 ans il fait ses premières vendanges avec sa mère. Issu de la communauté des gens du voyage, il parcourt le pays avec sa famille, il touche à tout et se découvre des passions dans des milieux professionnels variés.
Influencé par la réussite de ses aînés, il décide de créer son entreprise à sa majorité. Mais là encore, Francis ne pense qu’à une chose : en quoi cette entreprise soutiendrait ses parents. Alors il s’essaye au ramonage de cheminées, puis à la collecte de ferraille. Mais ça ne dure qu’un temps pour le jeune homme, puisqu’il découvre en observant son frère une nouvelle manière de faire les marchés. À cet instant précis, il se lance dans cette voie définitivement.
« Je me souviens très bien de l’aisance de mon frère sur les marchés. J’étais à Lyon avec lui, et tout le monde venait sur son stand. C’était beau à voir ! »
Et puis la vie défile sous ses yeux. Les années passent, Francis engrange de l’expérience, réussit sur les marchés, fonde une famille, devient grand-père, etc. Jusqu'à ce qu’il veuille changer totalement les produits mis en avant sur son stand. Passionné de textile toute sa carrière, le chef d’entreprise veut se lancer un dernier challenge professionnel et tenter sa chance dans ce secteur. Mais pour refaire un stock, il faut un financement. Et ça, lorsque l’on fait parti de la communauté des gens du voyage, c’est plus compliqué.
« Quand on sort de la famille, c’est difficile pour nous de demander de l’aide. Et c’est encore plus dur d’en recevoir. »
Le premier contact de Francis avec l'association se fait lors d'une permanence à la Chambre de Commerce et d’Industrie d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône. On lui explique qu’une association soutient par le biais du microcrédit les entrepreneurs que les banques ne financent pas. Cette association, c’est l’Adie.
Lors du premier rendez-vous que le chef d’entreprise obtient avec l’Adie, il rencontre Olivier. Une relation de confiance s’installe entre les deux hommes au fil de leurs échanges, et Francis obtient son premier financement. Grâce à ce microcrédit, il peut acheter la matière première qu’il lui manquait pour préparer ses tissus. Puis, face au succès qu’il rencontre, il revient à l’Adie une nouvelle fois pour obtenir un nouveau prêt. Et une troisième fois. Ainsi, il parle de l’association à sa famille, qui sollicite à son tour l’association.
« L’Adie a ce rôle d’aider les gens compétents, que l’on juge avant même qu’ils puissent prouver qu’ils sont dignes de confiance. »
Un jour, le conseiller de Francis, Olivier, change de poste à l’Adie et laisse sa place à Sylvie. Mais la relation de confiance entre les deux hommes reste intacte. La boxe joue un rôle crucial dans la vie de l’entrepreneur gardois. À 16 ans, il commence la boxe anglaise, et quelques années plus tard il devient coach. Concerné par les questions d’engagement social, il entraîne notamment des jeunes gens, valides ou handicapés. Et comme gage de confiance mutuelle, il tient à coacher personnellement le fils de son premier conseiller à l’Adie.
« La boxe est un sport de contact où tout le monde a le droit à une chance. Avec l’Adie c’est pareil, sauf que c’est le contact humain qui prime. »
Depuis Francis, quatre générations de la famille Koré ont été soutenues par l’Adie. une preuve de plus, s’il en fallait une que la confiance, c’est réciproque.