Avec ses sacs upcyclés, Vincent fait du nouveau avec l'ancien en Île-de-France

« Les banques ont refusé de m’aider, car elles me trouvaient trop jeune et parce que mon projet ne pouvait pas être rentable tout de suite. C’est là que l’Adie a été intéressante pour moi. »
Pour Vincent, tout commence au lycée, lorsqu’il reçoit ce simple SMS de sa grand-mère pour ses 18 ans : « Tu veux quoi pour ton anniversaire ? ». Inspiré par sa mamie passionnée de couture, Vincent écoute son envie de suivre son exemple et lui commande une machine à coudre, avec laquelle il aimerait ajouter de la couleur et des motifs à un sac à dos noir.
Ses débuts avec l’appareil sont loin d’être faciles.
« Je n’arrivais même pas à mettre le fil dans l’aiguille. Ma grand-mère n’a pas réussi non plus à bien m’expliquer comment faire. Alors, j’ai abandonné l’idée de coudre pendant 2 ans. »
Pendant ces 2 années, Vincent se cherche. Il commence des études de communication puis une classe préparatoire en art, qu’il abandonne également. Il revient finalement vers ses premiers amours et entame une école de couture qui ne lui plaît pas non plus. Mais l’idée de monter son propre projet refait surface et, avec ses rudiments de modélisme, de sérigraphie et de graphisme, Vincent décide de se poser devant sa machine à coudre et de réessayer. Quand le confinement arrive, plutôt que de ne rien faire, en bon autodidacte, Vincent se forme en regardant des tutoriels sur Youtube et s’entraîne avec du tissu de parapluies cassés qu’il récupère dans la rue.
« J’étais chez moi, j’avais du tissu, une machine et pas grand-chose à faire. Je partageais mon temps entre jouer aux jeux vidéo, et coudre. En plus, j’avais du tissu gratuitement dans la rue. Une fois j’ai même récupéré une doudoune abandonnée que j’ai vidée et transformée en sac en utilisant la capuche comme rabat. »
Sensible aux causes environnementales, Vincent adore l’idée de transformer une matière déjà existante, en quelque chose de pratique, esthétique et durable. En 2021, Il fonde sa marque de sacs et de sacoches upcyclés, Llorca. Pour investir dans du matériel et l’aménage- ment de son atelier à Saint-Ouen, Vincent fait appel à l’Agence Adie de Saint-Denis. Il y contracte un microcrédit de 1 000 euros et obtient une prime de l’État de 3 000 euros destinée aux jeunes créateurs d’entreprise de moins 30 ans.
Les sacs de Vincent sont upcyclés, fabriqués en utilisant des chutes de rouleaux de tissus de grandes marques destinés à être jetés, sont déperlants ou imperméables et adaptés aux déplacements en 2 roues. Actuellement, Vincent est secondé par une personne pour la production et 3 autres pour la communication et la direction artistique. À court terme, le jeune entrepreneur aimerait vendre plus souvent dans des pop-up stores. À plus long terme, il voudrait développer son atelier pour fabriquer aussi des vêtements et ouvrir une boutique.
« Pour entreprendre, il faut être à fond dedans ; ce n’est pas possible de le faire à moitié. Il faut aussi être multifonctions, être prêt à ce que tout puisse changer et ne pas être trop routinier, car tout peut changer tout le temps. Il ne faut pas donc pas hésiter à demander des conseils et à s’entourer. »
Découvrez ses créations sur Instagram