Portrait

Boubacar, conseiller Adie expert à Nogent-sur-Oise

« À l'Adie, on n'a pas de préjugés sur les gens. Il n'y a pas de petit métier. Toutes les activités ont de la valeur. Le fait d’être bien reçus et pris au sérieux par l'Adie donne confiance aux gens. »

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Venu de Guinée en 2005 pour poursuivre ses études en économie et gestion à Lille puis à Bordeaux, Boubacar en sort avec un Master 2 de l’INSEEC.

De sa première expérience professionnelle en tant que manager adjoint dans un magasin au sein d’une enseigne de la grande distribution, il apprend la relation directe avec la clientèle. En parallèle, il s’engage comme bénévole à l’agence de Compiègne des Petits Frères des Pauvres, fondée par un ancien directeur régional de l’Adie. Alors quand ce dernier lui parle d’un poste de conseiller qui se libère à Nogent-sur-Oise, Boubacar y voit l’opportunité de conjuguer sa formation en finance avec son goût pour le contact humain et l’utilité sociale.

« À l’Adie, on participe au dynamisme économique local en permettant à des personnes de sortir de la précarité et de s'insérer professionnellement. »

Dans le territoire vaste et dense de l’agglomération de Creil-Sur-Oise qu’il se partage avec sa collègue Amal, Boubacar compte sur le bouche-à-oreille et met tout en œuvre pour être identifié dans les quartiers, aussi bien par les partenaires que par les habitants.

« Les gens m'arrêtent dans la rue pour me saluer. Je suis plus connu à Nogent-sur-Oise et dans le bassin creillois qu’à Compiègne où je vis ! »

Quand Boubacar arrive sur son poste, en 2017, il constate que le public de l’Adie compte beaucoup de petites activités informelles génératrices de revenus complémentaires. Afin de mieux toucher les personnes éloignées des canaux institutionnels, il n’hésite pas à sortir du cadre de son agence.

« Il y a 10 minutes de voiture entre l'agence Adie et la permanence au Plateau. Les mamans africaines qui n'ont pas de voiture, pas de permis, par exemple, ne pourraient pas venir nous voir si on ne tenait pas cette permanence. »

Trois fois par semaine, il fait le tour des marchés, rend visite aux commerçants dans leurs locaux, organise parfois des événements chez eux, et le jeudi, il tient une permanence dans le quartier du Plateau.

« Je suis un passionné des marchés. Les jeudi, mercredi et vendredi, ce sont les jours que je préfère parce que je suis avec les gens. J'ai un client qui a un kebab dans le quartier du Plateau. J'y vais tous les jeudis et j’y rencontre toujours quelqu’un qui a besoin d’informations ou d’un financement. C'est plus humain de travailler ainsi. Ça apporte de la convivialité et de la chaleur humaine. »

Au fil des années, il se réjouit de constater une évolution du profil des entreprises financées.

« Aujourd’hui on voit une plus grande diversité de projets : des entrepreneurs du bâtiment, des VTC, des services à la personne, du transport léger de marchandises, de la coiffure, de la restauration, de l’onglerie… »

Cette évolution, il l’explique par la synergie qu’il a su créer avec ses partenaires, qui lui orientent des personnes avec des projets plus structurés et par l’impact de la crise sanitaire sur les petits entrepreneurs.

« On accompagne de plus en plus de gens vers l'immatriculation de leur entreprise. Pendant la crise, les entrepreneurs informels n'ont pas pu profiter du fonds de solidarité. Ils ont compris que cotiser, ça ouvre des droits. Bien sûr, il y a encore de la pédagogie à faire et pour rassurer, nous allons dans les agences Pôle emploi pour expliquer, de façon simple et compréhensible par tous, qu’être chef d’entreprise ne signifie pas perdre ses droits. »

Parce que le financement de l’Adie est avant tout un financement accompagné, Boubacar a à cœur d’être présent pour les créateurs d’entreprise avant, pendant, après le lancement de l’activité.

« À l'Adie, on n'a pas de préjugés sur les gens. Il n'y a pas de petit métier. Toutes les activités ont de la valeur. Le fait d’être bien reçus et pris au sérieux par l'Adie donne confiance aux gens. Et ils se donnent la possibilité d'évoluer. Je suis toujours en relation avec des chefs d’entreprise que j’ai financés il y 5 ans ! Je suis content de voir des gens qui sont venus nous emprunter 2000 euros la première fois, être en mesure d’en emprunter 10 000 aujourd’hui pour développer leur entreprise, voire d’accéder au capital. »


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