Clément, sculpteur dans les Côtes d'Armor

« J’ai sollicité des établissements bancaires mais étant donné mon statut d’étudiant à l’époque, ils ne reconnaissaient pas mon travail antérieur. Pas d’accès au crédit dans ces conditions. Donc je me suis tourné vers l’Adie en faisant des recherches sur internet. »
À 18 ans, son bac scientifique en poche, Clément fait le point sur son avenir et sait pertinemment que les études théoriques, ce n'est pas trop son truc.
« Je voulais passer à quelque chose de pratique, retrouver des connaissances liées à la construction du bâtiment. Mon père a rénové sa maison à colombages tout seul, je l'ai aidé un peu dans la maçonnerie et d’autres petits travaux, peut-être que cela vient de là ? Cela m’intéressait en tout cas. »
Le jeune homme commence par un apprentissage via un CAP avec les Compagnons du devoir à Epône, près de Paris. Taille de pierre, restauration de bâtiment ancien et des monuments historiques, maçonnerie ancienne, Clément aborde de nombreuses techniques et entame ainsi son parcours professionnel.
« Je voulais me rapprocher des métiers et savoirs-faire anciens, ne pas être noyé dans des études théoriques, je voulais voir des résultats concrets ! »
Les Compagnons du devoir lui permettent de faire son apprentissage, d'avoir un logement, d'être payé et de devenir indépendant ; une volonté très forte pour Clément.
Il peaufine ensuite ses techniques soit en continuant à se former, soit auprès d’entreprises, ou de sculpteurs.
Clément tient trois ans grâce aux bourses et à des missions d'été pour des entreprises de taille de pierre. Il obtient sa licence et monte sa micro-entreprise en 2019 en sculpture du patrimoine.
« Mon carnet de commande est rempli jusqu'à la fin du 1er semestre 2023. Je reste en micro-entrepreneur pour pouvoir conjuguer plus facilement ma vie professionnelle et personnelle. »
L’aventure entrepreneuriale s’est déroulée naturellement, sans véritable embûche, car Clément a été bien accompagné par la Chambre des Métiers. Au moment d’acquérir du matériel adéquat (électroportatif et échafaudage), les ressources de Clément sont un peu à sec.
« J’ai sollicité des établissements bancaires mais étant donné mon statut d’étudiant à l’époque, ils ne reconnaissaient pas mon travail antérieur. Pas d’accès au crédit dans ces conditions. Donc je me suis tourné vers l’Adie en faisant des recherches sur Internet. »
Clément y a trouvé le financement adapté à ses besoins. Il a aussi bénéficié de l’accompagnement d’un bénévole pour constituer un dossier de demande de subvention auprès d’une fondation bancaire pour les métiers d’art.
« Je n’ai pas été retenu, mais j’ai beaucoup apprécié le professionnalisme du bénévole et j’ai pu me rendre compte des services proposés par l’Adie. »
Pour le reste, Clément gère tout de manière autonome, de la communication jusqu' à la gestion comptable et administrative.
A l'avenir, le jeune sculpteur souhaite faire évoluer sa structure pour pouvoir accueillir une ou un apprenti pour partager son savoir-faire.
« Étant moi-même issu du compagnonnage, je trouve cela naturel de rendre ce que l’on m’a donné et appris. Mon métier est un savoir assez rare et j’aimerais le transmettre. »
Pour trouver des jeunes intéressés, Clément envisage de participer de nouveau à des salons pour présenter son entreprise, ou organiser des portes ouvertes en collaboration avec la Chambre des Métiers.