Cynthia souffle le son de l’entrepreneuriat à Vézénobres

« Le vent produit les sons, la nature produit le bois, et je les aide à se rencontrer. Et moi ? C'est l'Adie qui m'a aidée. »
À Vézénobres, dans le Gard, se cache l’une des plus talentueuses créatrice de flûtes amérindiennes de sa génération. Elle fait appel à l’Adie pour financer son entreprise Le bois qui chante.
« Mon entreprise représente le fait d'être en harmonie avec la nature. Je n'invente rien. Je crée. »
Cynthia est une entrepreneure au parcours singulier. Elle trouve sa voie dans la création de flûtes amérindiennes, façonnant son destin dans les méandres de l'art et de la passion. Avant de se lancer dans cette aventure entrepreneuriale, Cynthia trace son chemin à travers les pierres, figurativement et littéralement. Avec des études de taille de pierre à Uzès, dans son Gard natal, elle acquiert un savoir-faire précieux, marqué par l'obtention d'un CAP puis d'un bac professionnel dans ce domaine.
« Quand on est une femme, se faire une place dans le milieu de la pierre et du bois est, encore aujourd’hui, un véritable défi. »
C'est dans l'épreuve de sa dernière expérience professionnelle que germe la graine de l'innovation. Pour Cynthia, cette graine a pris la forme d'une flûte amérindienne, découverte grâce à sa mère. L'harmonie avec cet instrument ancestral est immédiate. C’est une révélation, ces sons résonnent pour elle comme une évidence. Ainsi naît l'idée de créer son entreprise, une idée enracinée dans sa passion pour la musique et l'artisanat.
« Ma mère avait ramené d'un voyage une flûte. En jouant de cet instrument, j'ai su que c'était ma voie dès les premières notes. »
Se lancer dans l'entrepreneuriat n'est jamais chose aisée, surtout sans filet de sécurité financier. Cynthia affronte ses craintes et ses doutes dès que son projet se concrétise.
À côté de cela, l'entourage de Cynthia est un mélange de soutien et de préoccupation. Si ses frères se montrent réticents au départ, ses parents et amis sont immédiatement des piliers solides, lui offrant un soutien moral sans faille. Ils l’aident même à acheter son premier matériel professionnel.
« J'avais très peur de manquer de moyens. À 24 ans, je n'avais pas droit au RSA, donc aucune entrée d'argent. Mais ma motivation était ma plus grande force. »
Pour concrétiser son projet, Cynthia entreprend diverses démarches, s'appuyant sur l'accompagnement de la Mission Locale d’Alès et de conseillers de la Fédération Léo Lagrange. Enfin, Cynthia sollicite l'Adie pour obtenir un microcrédit, essentiel pour financer le matériel nécessaire à la fabrication de meilleure qualité de ses flûtes.
« Je suis constamment dans le doute mais en même temps ça me sert de tremplin, ça me donne envie de travailler et ça me motive à me dépasser. »
Aujourd'hui, Cynthia se trouve à un carrefour, contemplant l'avenir avec une ambition teintée de réflexion. Elle aspire à perfectionner ses techniques, à élargir son atelier et à répondre à une demande croissante. Bien que le chemin de l'entrepreneuriat soit semé d'embûches et de doutes, Cynthia reste ancrée dans sa passion, et sa vision. Pour elle, son entreprise est bien plus qu'une simple activité commerciale : Le Bois Qui Chante incarne l'harmonie avec la nature, la rencontre entre les éléments et l'expression de soi à travers l'art ancestral de la musique.
En 2023, elle est élue lauréate du concours Créadie en Occitanie, dans la catégorie Jeunes. Une raison de plus, s’il en fallait une, de tendre l’oreille pour entendre chanter le bois gardois dans les flûtes de Cynthia.