Edith, entrepreneure financée par l'Adie, s'est lancée en tant que tapissière décoratrice en Haute-Saône

On m’a dit que c’était trop risqué, trop rural, trop incertain. Moi, j’ai choisi d’écouter ma passion et de lancer mon entreprise.
Depuis l’enfance, Édith a le textile dans la peau. À l’âge de 8 ans, elle découvre cet univers qui la fascine, au point de fabriquer ses premiers canapés à seulement 20 ans.
C’est en 2020 qu’elle décide de donner une vraie place à ce rêve longtemps mis de côté : devenir tapissière décoratrice et créer sa boutique Au Crin d’Argent, situé à Faucogney et la Mer.
Son parcours avant l’entrepreneuriat est aussi varié que formateur. Édith a travaillé dans la sellerie automobile, a été également coach sportive et a rénové entièrement une maison du XIᵉ siècle, tout en s’occupant de ses enfants. Lorsque ceux-ci quittent le foyer, elle retourne sur les bancs de l’école et intègre l’AFPA de Chartres. Une étape décisive.
J’ai eu la chance d’être formée par une professionnelle exceptionnelle qui m’a permis d’effectuer un stage dans un atelier tenu par l’un des Meilleurs Ouvriers de France.
Créer son entreprise ? Une évidence. Même le Covid n’a pas freiné son élan. Malgré les doutes de son entourage et le refus des banques de financer son projet, Édith tient bon.
On me prenait presque pour une folle… On me disait que ce métier était bouché, que me lancer à cette période et en milieu rural c’était aller droit dans le mur mais je savais que c’était le bon moment.
En faisant des recherches, elle découvre l’Adie et prend rendez-vous avec l’agence de Haute-Saône. Après étude de son projet, l’Adie lui accorde le financement nécessaire pour acheter son camion et son matériel. Un tournant. Grâce à ce véhicule, elle peut proposer un service complet : déplacement chez les clients, prise de mesures, diagnostic, choix des tissus en boutique, enlèvement du meuble, restauration à l’atelier, livraison finale.
Ce service d’enlèvement et de livraison, c’est un vrai atout.
Aujourd’hui, Édith s’est spécialisée dans les matériaux souples : tapisserie de sièges, techniques contemporaines et traditionnelles, décoration murale, voilages, rideaux sur mesure… Un métier où chaque pièce demande patience, maîtrise et créativité.
Je ne voulais pas fabriquer des chaises à la chaîne. J’avais besoin de diversité, de proposer du sur-mesure, du vrai.
Son activité se développe rapidement et son carnet de commandes se remplit pour un an. Cette stabilité lui donne l’élan nécessaire pour aller plus loin : elle réussit à acheter le local où elle installe aujourd’hui sa boutique et son atelier. Un lieu pensé comme un espace modulable, fonctionnel, et profondément à son image.
Mon entreprise est plus qu’un projet professionnel, c’est mon ancrage.
Dans un monde incertain, son atelier lui offre un cap, du sens et des rencontres humaines qu’elle souhaite garder accessibles à tous. C’est cette diversité qui la motive chaque matin, avec la même passion qu’à 8 ans.