Expédition de repas et de colis à Gif-sur-Yvette, Halima se livre

« Ça représente beaucoup de choses pour moi, ça me permet de garder un lien avec mes origines et c’est un héritage que j’aimerai léguer à mon fils »
Halima a lancé un service traiteur à Gif-sur-Yvette. Mais sa double activité lui permet aussi des envois de colis entre la France et le Niger.
« Pour ceux qui veulent envoyer des cadeaux à leur famille ou encore des médicaments pour les parents ».
Avec ASH Multiservices, son activité principale reste le service traiteur.
La préparatrice fait des spécialités du Niger et de l’Afrique en général, bien qu’elle fasse de tout sur commande.
Après un DUT marketing, la vendeuse a travaillé 20 ans dans le service client, mais elle s’acclimate au métier depuis plus longtemps que ça.
« Depuis le primaire, j’ai toujours fait des petites bricoles : des biscuits et des bonbons que je revendais à mes camarades lors de la récréation ».
Originaire du Niger, Halima est partie étudiée à la faculté publique du Mali.
« Je me suis tout de suite lancée dans le commerce de Bazin (appelé le coton damassé, c’est la matière première de la mode malienne) car cela m’a permis de payer mes frais pour continuer les études ».
Entourée d’amis étudiants, ils se cotisaient tous ensembles pour pouvoir s’acheter à manger, et c’était elle la chef cuisto.
Arrivée en France en 2006, la Nigérienne a lancé son entreprise en 2009 en raison du temps de la validation de ses papiers et de ses formations.
« C’est à cette époque que le statut d’autoentrepreneur a été créé ».
Son amie d’enfance travaillait à l’Adie.
« Elle m’en parlait beaucoup en me disant que j’allais avoir un bon ».
Depuis 2009, la multi-casquette était en entreprise tout en complétant avec son job d’envoi de colis. Mais lassée de son emploi à plein temps, l’entrepreneure est revenue en 2022.
« Ça s’est toujours très bien passé avec l’Adie, tellement qu’en 2022 j’ai contracté un autre financement pour mes livraisons de repas ».
Contracté en novembre 2022, son microcrédit de 7200 euros lui a permis de financer un véhicule capable de transporter ses livraisons.
« J’ai pu voir l’évolution de l’Adie au fil des années en observant un accompagnement plus large qu’autrefois » décrit la vendeuse.
« Quand j’ai lancé le service traiteur il y a trois ans, j’avais vraiment de gros contrats comme avec l’ambassade du Niger en France. Ça a très bien marché durant deux ans et après il y a eu un coup d’État au Niger. Les choses se sont envenimées avec la France, il n’y a aujourd’hui quasiment pas de diplomatie entre les deux » retrace Halima.
Avec 70% de la clientèle perdue, la cuisinière est retournée en entreprise.
« Je suis gestionnaire comptable à l’École Normale Supérieure, j’ai beaucoup de vacances donc j’arrive à maintenir les 30% restant de ma clientèle ».
Mais les épreuves ne la décourageront pas car « l’objectif est de retrouver une clientèle, d’avoir un local pour pouvoir livrer, et de faire de cet emploi complémentaire un job à plein temps » affirme-t-elle.
« Ça représente beaucoup de choses pour moi, ça me permet de garder un lien avec mes origines et c’est un héritage que j’aimerai léguer à mon fils ».