Gabriella, conseillère Adie en Nouvelle-Calédonie

Créer du lien et des échanges pour accompagner le développement des projets des tribus, c’est le fil rouge de la carrière de Gabriella, qu’elle commence au sein d’une coopérative agricole où elle organise régulièrement des rencontres entre l’Adie et les agriculteurs de la côte Est de la Nouvelle-Calédonie.

En 2020, elle décide de rejoindre l’Adie en tant que conseillère en charge de la zone du « Sud minier ». Pour toucher le public de ce territoire, Gabriella doit faire elle-même la démarche de se rendre à sa rencontre :

« Je finance principalement des entrepreneurs du secteur primaire et ce ne sont pas des personnes qui viennent spontanément aux permanences. Il faut que j’aille les chercher. Je vais à leur rencontre en tribu, je leur parle de ce que l’Adie pourrait faire pour eux et c’est comme ça que je leur permets de formuler leur besoin. »

Un an après sa prise de poste, le territoire de Gabriella est le premier à être desservi par une agence mobile en Nouvelle-Calédonie. Avec son camion, elle peut désormais sillonner les communes de Canala, Thio, Kouaoua et Houaïlou à la rencontre des créateurs d’activité dans les tribus.

« Avec l’agence mobile, je suis plus facilement identifiable. Je pense que ça m’a aussi donné plus d’assurance pour m’implanter en tribu. »

Ce qu’elle apprécie dans son métier de conseillère, c’est qu’il repose sur une véritable relation d’échange. Au point qu’elle a souvent le sentiment d’apprendre autant, voire plus, des métiers et du savoir-faire des agriculteurs et des artisans qu’elle ne leur apporte à travers son accompagnement. Gabriella se trouve des similarités avec certaines porteuses de projet qu’elle rencontre et qui provoquent son admiration. C’est le cas de Maria, qui a ouvert un snack et une laverie au village de Houaïlou.

« Maria est une des premières créatrices d’entreprises que j’ai financées à Houaïlou. Son snack est installé juste en face de l’endroit où je tiens ma permanence au village donc on se croise souvent. Elle est jeune, comme moi. A 30 ans, elle est déjà maman et elle a démarré sans trésorerie. Elle n’a pas eu peur de se lancer malgré sa situation. Je la trouve courageuse. C’est un modèle pour le village !»

Cette relation privilégiée, Gabriella souhaite la développer avec chaque porteur de projet. À ses yeux, le métier de conseiller va bien au-delà de l’aspect financier. C’est avant tout être à l’écoute et savoir identifier les besoins des personnes pour les accompagner au mieux dans leurs démarches. Son métier, Gabriella préfère l’exercer sur le terrain, en contact direct avec les entrepreneurs, au cœur de leur activité.

C’est cette proximité qu’elle a su cultiver au quotidien qui lui permet d’évoluer, en 2022, au poste de conseillère experte.

« Les gens attendent de nous qu’on remplisse notre mission de conseiller et qu’on les conseille pour financer leur projet mais pour moi, ce qui compte, c’est l’échange. Je ne viens pas juste pour délivrer de l’information et un financement. J’essaye de tisser un véritable lien et de m’intégrer à la communauté en participant aux moments forts de la vie des tribus. »