Géraldine, artisane autodidacte, lance Pots d'Amour en Martinique

« Ce n’est pas entreprendre qui est dur, c’est de ne rien faire de ce qu’on rêve. »
À 59 ans, Géraldine Lof est l’incarnation de la force tranquille. Mariée et mère de deux enfants, elle incarne cette générosité discrète et cette énergie débrouillarde qui la poussent à avancer, coûte que coûte. Généreuse, courageuse, attentive et admirable les mots ne manquent pas pour la décrire.
C’est dans l’épreuve que l’envie d’entreprendre a germé. Suite à des douleurs dorsales persistantes ignorées par le corps médical, elle traverse une période difficile. On lui propose alors une reconnaissance de travailleur handicapé. Mais Géraldine, battante dans l’âme, refuse de rester dans l’inactivité. Elle veut travailler, mais à ses conditions, loin des humiliations subies par le passé lorsqu’elle cherchait un emploi. Passionnée de travaux manuels, elle décide de créer son propre emploi, et donne naissance à sa marque : Pots d’Amour.
Son parcours de vie est jalonné d'engagements concrets : femme au foyer investie, elle participe activement à la construction de sa maison en gérant les démarches administratives et en travaillant sur le chantier. Maman à plein temps, elle n’a jamais cessé de bouger, de jardiner, de s’occuper des animaux… Une vie de travail, sans reconnaissance formelle, mais riche de savoir-faire.
Comme beaucoup d’entrepreneurs, Géraldine fait face à des obstacles, notamment dans la vente. Les expositions sont physiques, coûteuses, et peu adaptées à son handicap. Elle pense désormais à se lancer en ligne, mais elle sait que pour y parvenir, elle devra progresser dans le numérique. Elle rêve d’un outil vocal pour écrire, et d’une présence web à la hauteur de la qualité de ses produits.
C’est lors d’une formation qu’elle entend parler de l’Adie. Grâce au prêt obtenu, elle répare sa voiture, investit dans du matériel et enrichit sa gamme de produits.
« Quand on perçoit l’AAH, personne ne nous prête. Grâce à l’Adie, j’ai eu ma chance. Je veux vendre mes produits et rembourser mon prêt : ce sera ma plus belle victoire. »
Dans cinq ans, elle se voit à la tête d’une entreprise solide et reconnue. Et à ceux qui hésitent à se lancer, elle adresse ce message plein d’humanité :
« Entourez-vous bien, écoutez ceux qui vous élèvent, pas ceux qui vous rabaissent. Ce sera difficile, mais vous serez fiers. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. »