Hadidja, gérante d'une entreprise de pêche à Chiconi

« C'est difficile d'être une femme dans ce milieu. »
Mayotte dispose de nombreux atouts naturels, dont de précieuses ressources halieutiques. L’Adie aide ainsi les pêcheurs à développer leur activité professionnelle en répondant à leurs besoins en ressources mais aussi en les accompagnant dans la compréhension des réglementations françaises et européennes en la matière. Elle permet à ces derniers de subvenir aux besoins de familles entières. C’est le cas d’Hadidja.
Évoluant fièrement dans un univers masculin, Hadidja, gérante d'une entreprise de pêche de plusieurs salariés, garde la tête haute. Traditionnellement, les femmes mahoraises pêchent à l’aide d’un djarifa, un long drap qu'elles laissent glisser sur les eaux et qui permet de récolter de petits poissons à frire. Elles ne dirigent pas des entreprises de pêche.
« Mes salariés me manquent parfois de respect, en ne suivant pas à la lettre mes conseils, car je suis une femme. »
Mais Hadidja porte courageusement la responsabilité d'être une de ces pionnières, et a rapidement développé son activité grâce aux 10 000 euros de microcrédit alloués par l’Adie. Ces derniers ont servi à l'acquisition de moteurs et à la sécurisation des embarcations.
Ayant débuté son activité en 1990, Hadidja emploie aujourd'hui six salariés et dispose de deux bateaux pour un rendement quotidien de 50 à 100 kilos de poissons, selon le jour et les saisons. Car pour ne pas épuiser les ressources, ses employés pratiquent une pêche vertueuse et prennent garde à ne pas prélever sur les zones de corail.
La grande majorité des bénéfices que récolte Hadidja sont dédiés à la scolarisation de quatre de ses cinq enfants, qui étudient en métropole. Elle espère qu’un de ses enfants pourra développer l'entreprise qui a permis de sortir de la misère une famille vulnérable.