Portrait

Jeanne-Marie, 40 ans, du secteur médico-social à sa boutique de soins cosmétiques à Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence

« Je suis encore en disponibilité de la fonction publique, mais je ne me vois pas revenir en arrière. Aujourd’hui, je me sens cheffe d’entreprise et c’est cette vie qui me convient »

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A priori, rien ne destinait Jeanne-Marie à créer son entreprise dans le domaine des cosmétiques.

Titulaire d’un brevet dans le secteur médico-social, elle fait le choix d’arrêter ses études à 19 ans, juste après le lycée, pour entrer rapidement dans la vie active. Mais sans un diplôme d’éducatrice ou d’aide-soignante, elle réalise rapidement la difficulté à trouver un emploi dans son secteur.

Pendant deux ans, elle enchaîne les petits boulots, au conditionnement des produits dans une usine de cosmétiques, comme vendeuse, boulangère ou encore buraliste.

À 22 ans, elle décroche enfin un emploi dans son domaine, en tant qu’agent de service hospitalier dans un centre d’accueil des personnes handicapées, où elle participe au ménage, à la préparation et au service des repas. Au fil des années, elle évolue en interne et accède à un poste d’encadrante.

Mais au bout de 15 ans, ne parvenant pas à décrocher la formation qu’elle demande, elle voit ses perspectives d’évolution se rétrécir et l’usure s’installer.

Quand elle reprend le travail après un an de congé parental, elle ne peut plus éluder ce constat.

« Quand je suis tombée enceinte, je me suis énormément intéressée à ce que je mettais sur ma peau et ce que je mettrais sur celle de mon enfant. L’idée m’est alors venue d’ouvrir une boutique de produits cosmétiques naturels, ce qui n’existait pas à Forcalquier. » 

Elle demande une rupture conventionnelle qui lui est refusée et décide alors de se mettre en disponibilité de la fonction publique. Sans revenus, elle ne perd pas de temps et, avec l’argent qu’elle a mis de côté, elle achète un petit stock et ouvre sa boutique Mahalo Nature à Forcalquier. Bien que le démarrage de l’activité soit prometteur, ses économies et son stock fondent en quelques mois. 

Elle sollicite les banques mais essuie plusieurs refus.

« J’étais vraiment découragée. Heureusement, à la maison du service public, ma maman a vu une affiche de l’Adie. Elle l’a prise en photo et me l’a envoyée. » 

Après échange avec son conseiller qui lui présente les solutions de financement et le fonctionnement de l’association, Jeanne-Marie obtient un microcrédit qui lui permet d'agrandir son stock avec des soins d'hygiène naturels rechargeables, d’élargir sa gamme de cosmétiques bio et locaux, tout en étoffant sa trésorerie

« L’Adie, c’est pas juste un prêt comme dans une banque. Il y a vraiment un soutien global. On m’appelle pour me demander comment ça va. On se sent reconnu en tant qu’entrepreneur. »

Aujourd’hui, Mahalo Nature a trouvé sa place à Forcalquier et continue son développement.


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Celles et ceux qui ont fait l'Adie