Ludovic, un parcours en selle vers l’entrepreneuriat avec son activité de Maréchal Ferrant à Saint Méard de Dronne

« Mon entreprise c’est ma « liberté ». Je peux gérer les difficultés comme je le souhaite et je fais ce que j'aime.»
Ludovic démarre sa carrière à seulement 15 ans dans le secteur de la menuiserie aluminium. Après quatre ans d’apprentissage, il signe son premier CDI et reste quatre années supplémentaires dans la même entreprise. Cependant, son départ est marqué par un licenciement difficile, qui lui laisse un goût amer et nécessite plus d’un an pour s’en remettre. Malgré cet épisode, Ludovic rebondit en se lançant dans une formation d’agent d’entretien du bâtiment, ce qui lui permet d’acquérir de nouvelles compétences et de travailler dans des entreprises variées, ainsi que dans des grandes surfaces comme Leclerc. Il y exerce des métiers polyvalents, en tant qu’électricien, plaquiste, peintre, et même plombier.
Animé par l’idée d’indépendance, Ludovic tente ensuite de créer une entreprise de multiservices. Cependant, le manque d’expérience et de fonds ne lui permettent pas de rendre cette activité viable. Pendant une nouvelle période de chômage, il reprend du service en usine, où il se charge du contrôle qualité des matériaux. Après trois ans, il explore de nouveaux horizons : il devient vendeur en bricolage, puis élagueur forestier pour une entreprise travaillant avec le service départemental des routes en Corrèze. Son dernier emploi salarié en tant que commercial dans la menuiserie – un domaine qu’il connaît bien – lui offre une transition vers la suite de son parcours.
Depuis l’enfance, Ludovic nourrit une passion pour les chevaux. Propriétaire de ses propres chevaux, il rencontre des difficultés à trouver un maréchal-ferrant pour les entretenir, ce qui le pousse à envisager de réaliser lui-même cette tâche.
« J'ai toujours été en contact avec les chevaux depuis que je suis enfant, j'aime cet animal qui est extrêmement intelligent.»
Face aux difficultés de se former en autodidacte, une personne de son entourage l’encourage à chercher une formation professionnelle. Cette idée mûrit dans son esprit pendant plus de trois ans, jusqu’à ce qu’il décide de franchir le pas, malgré sa nature qu’il décrit comme « assez défaitiste ». Il se motive en se disant qu’il est capable de réussir, et l’idée de gérer son propre projet devient pour lui un moteur essentiel.
« J'ai fini par me dire qu'il n'y avait pas de raison que cela ne fonctionne pas, et que j'étais capable d'y arriver. Et surtout, ma motivation principale est que je serai seul à gérer ma barque.»
La première étape pour Ludovic est de trouver une formation adaptée, ce qui s’avère complexe, puisqu’ il ne peut plus entrer en apprentissage et doit donc trouver une formation pour adulte. Il parvient à s’inscrire dans un programme de maréchalerie, financé par la Région Occitanie, qu’il suit pendant un an. Dès la fin de sa formation, Ludovic crée son entreprise, soutenu par l’Adie, qui l’aide à se financer grâce à un microcrédit.
« L’Adie m'a aidé à financer tout le matériel nécessaire ainsi que du stock pour pouvoir débuter mon activité par le biais d'un micro crédit.»
Aujourd’hui, Ludovic s’occupe d’environ 90 clients, dont deux structures professionnelles, et entretient près de 200 chevaux. Le bouche-à-oreille et la publicité fonctionnent bien, et il constate une augmentation régulière de sa clientèle. Il reste confiant pour l’avenir et envisage plusieurs évolutions pour son activité : acquérir un véhicule mieux aménagé pour un travail plus efficace, élargir son équipement et continuer à se former, notamment en forge et dans la connaissance approfondie du pied du cheval.