Maria, créatrice d'un snack et d'une laverie dans sa commune à Houaïlou en Nouvelle-Calédonie
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« À Houaïlou, tu es obligé de créer ta propre entreprise car il n’y a pas de place pour tous dans le monde du travail. Moi je ne voulais pas quitter ma famille pour partir travailler à Nouméa ou à Koné. Je voulais rester chez moi, alors je suis devenue indépendante. »
Maria a fait le choix d'offrir des perspectives d'emplois salariés dans son village parce-qu'il en propose peu. Son statut d'entrepreneuse lui permet de rester auprès des siens.
« A Houaïlou, tu es obligé de créer ta propre entreprise car il n’y a pas de place pour tous dans le monde du travail. Moi je ne voulais pas quitter ma famille pour partir travailler à Nouméa ou à Koné. Je voulais rester chez moi, alors je suis devenue indépendante. »
En 2015, elle décroche un contrat avec la mairie de Houaïlou qui lui sous-traite la livraison des repas dans les cantines de la commune. Malgré le soutien de la ville, qui propose de lui louer un véhicule, elle peine à trouver les financements nécessaires pour lancer son activité.
« La banque m’a demandé plein de papiers mais n’a pas voulu m’accorder de crédit parce que je n’avais pas de CDI. »
Un article sur l’Adie la décide à solliciter l’association qui lui accorde un microcrédit et un accompagnement pour créer son entreprise.
« L’Adie m’a aidée financièrement mais pas seulement. Ils sont là pour nous renseigner et nous accompagner tout au long du projet. J’ai bénéficié d’un microcrédit pour l’achat de matériel de cuisine et me constituer une trésorerie. »
Au bout de six ans d’activité, Maria ressent le besoin de se renouveler. Alors lorsqu’en 2020, la Mairie lance un appel d’offres pour reprendre l’espace de restauration situé au marché municipal du village, elle saute sur l’occasion.
Elle confie son activité de livraison à son mari et ouvre le « Snack Lai’ka » avec un nouveau financement de l’Adie. Le lieu devient rapidement prisé par les habitants de la commune et son activité se développe au point de pouvoir recruter une aide-cuisinière.
Au-delà de sa réussite personnelle, Maria espère que son parcours en inspirera d’autres à se lancer et donnera l’impulsion qu’elle envisage pour sa commune.
« En tribu, quand on met un type d’activité en avant, dans les semaines qui suivent, d’autres personnes veulent se lancer également, parce que voir une personne réussir les encourage et leur donne confiance. »
Au fil des années, Maria se réjouit se voir Houaïlou se dynamiser avec l’ouverture de quelques magasins, d’un nouveau restaurant et des snacks en bord de route.
« Des besoins, il y en a ! Je sais que les mamans aiment se coiffer, se maquiller et prendre soin d’elles. Il faudrait vraiment ouvrir un salon de coiffure, un petit institut de beauté, voire une galerie qui pourrait accueillir de petits commerçants. »
Parce qu’il manque aussi une laverie, Maria fait à nouveau appel à l’Adie en 2022 afin d’en installer une à côté de son snack. Infatigable, cette jeune maman de deux enfants gère seule les commandes du snack le matin, pendant que son employée s’occupe de la laverie, puis la rejoint pour le service du midi.
« On fait ça pour la population. À la laverie, on a de tout : des travailleurs, des gens des tribus, des mamans qui viennent laver leurs couettes. »
Gabriella, sa conseillère Adie, admire l’évolution de Maria et le développement de ses activités :
« Elle a compris comment fonctionne l’entrepreneuriat et elle y a pris goût. Aujourd’hui, on peut plus l’arrêter ! »