Marie, potière et designer contemporain à Crozon

« Les marges des cahiers d’écolier ont enfin trouvé une fonctionnalité ! Ils ont été le terrain de jeu de mes multitudes de dessins de mode durant toute ma scolarité. »
La passion de Marie pour le design s'est concrétisée lors de ses études en école de commerce avec sa spécialisation dans le management et la création d’une marque. Les marges des cahiers qu’elle utilisait ont été remplacées par des carnets à dessin glissés sous le clavier de l’ordinateur.
Le dessin a pris ensuite une place centrale lors de sa formation en stylisme et modélisme. Elle a créé sa première marque de vêtement bio et s’est engagée pour la réinsertion dans le milieu carcéral. Après quelques années dans ce domaine, elle est retournée à sa passion.
« Sur ce chemin, j’ai touché un jour un tour de potier et le coup de foudre fut immédiat. »
Marie a immédiatement bénéficié du soutien de son entourage :
« Mes amies m’ont dit : "Je te vois tellement faire ça !" , ma grand-mère : "Tu es sûre que tu ne veux pas faire un vrai métier ?", et mon père : "Tu peux t’installer à la maison pour tes débuts". »
Ainsi est né l’atelier “La beauté des banalités” sur la presqu’île de Crozon en Finistère.
« J’ai bien évidemment eu des doutes et j’en ai toujours. La vie d'entrepreneure est très solitaire. Le fruit de vos décisions n’est visible que des mois plus tard. Comment savoir si vous avez fait le bon choix ? Donc, dans l’ensemble, j’ai eu beaucoup de chance ! »
Marie a aussi la chance de beaucoup échanger et partager avec ses amis entrepreneurs. Cela lui a permis de prendre du recul et de relancer son projet.
« Ces doutes sont nécessaires et positifs pour continuer à faire évoluer mon activité. Avant de débuter, je souhaitais savoir quelle était la réalité du métier de potier. J’ai donc fait un important travail d’échanges avec plusieurs céramistes installés de longue date. Ces retours m’ont encouragée à créer l’atelier, car ce métier semblait me correspondre. J’ai rencontré la Chambre des Métiers et de l'Artisanat pour les premières démarches de création, ce qui m’a fait découvrir l’Adie. »
Avec l’aide de son conseiller, Marie a pu comprendre certains rouages du financement d’une entreprise qui lui étaient inconnus jusque-là. Accompagnée dans la concrétisation de son projet, elle souscrit à un microcrédit et à une assurance avec l’un des partenaires de l’Adie. Son atelier a déjà plus d’un an et demi d’existence et son activité se développe très bien. Cette année, elle compte faire de grandes réalisations afin de développer son entreprise et peut-être co-créer avec d’autres artisans de très beaux objets pour la maison.
« Je vie une aventure passionnante que je suis heureuse de partager avec mes élèves, mes visiteurs à l’atelier ou mes proches…»
Invitée à participer au concours Créadie dans la catégorie Jeunes, la candidature de Marie a fait mouche et convaincu le jury de lui décerner ce prix, porté par la Banque Populaire Grand Ouest. Ce fut l’occasion pour elle de partager son aventure aux partenaires de l'Adie.
« J'aimerais faire en sorte que mon atelier soit neutre en matière d’émission de carbone. L'objectif est de réduire la consommation d’eau et d’énergie tout en développant un protocole pour réduire le nombre de cuissons et installer un panneau solaire pour faire fonctionner le tour. »