Martin, originaire de Pastricciola, est un amoureux des montagnes. Et pour preuve, depuis plus d’un an, il est le gérant d’A Calata, le gîte de Cristinacce, un village pittoresque de Corse-du-Sud. Ce lieu de vie et de partage, proposant hébergement et restauration, reflète son désir de redonner vie à ce village. Pour lancer l’activité de son gîte, il sollicite l’Adie pour obtenir un financement.

« A Calata est une expression que l’on emploie pour désigner un endroit où il fait bon vivre. C’était logique qu’un tel lieu porte ce nom. »

Avant de se lancer dans l'entrepreneuriat, Martin a une carrière variée. Titulaire d'un CAP cuisine, il commence pourtant dans la vie active comme militaire dans le régiment d’artillerie de Chaumont, en Haute-Marne. Mais après un contrat de cinq ans, ponctué de nombreux voyages, il ne rempile pas. En effet, le jeune insulaire décide de rentrer en Corse, pour retrouver son village et les siens.

« Pendant ces cinq années là-bas, j'ai appris que l’on ne se rend compte des choses qui comptent réellement que lorsqu’on les quitte. »

Après la crise sanitaire, Martin et sa femme se penchent sur les biens sans maîtres en Corse. Alors, ils contactent toutes les mairies rurales des environs par mail pour prendre des renseignements, et la commune de Cristinacce les invite à participer à un projet de réaménagement de trois maisons. Un gîte d’étape avec bar-restaurant, et deux gîtes ruraux. C’est là que le projet prend vie.

Leur proposition, centrée sur la revitalisation du village avec divers services comme par exemple une épicerie, un point de vente dédié aux producteurs locaux ainsi que le développement d’un tourisme insulaire avec les classes vertes, les distingue et leur permet de remporter l'appel à projet.

« Le maire de Cristinacce a mis plus de dix ans à créer un projet de réaménagement pour redonner un souffle au village. Je suis fier d’en faire partie ! »

Pour concrétiser son rêve, Martin a besoin d’argent. Il commence donc à frapper à toutes les portes pour trouver des solutions, jusqu'à bénéficier du soutien de l’Adie. Grâce à un microcrédit qu’il obtient avec le soutien de sa conseillère d’Ajaccio, Najet, il acquiert du matériel professionnel, constitue ses stocks et obtient un fonds de trésorerie.

« Ce réseau humain est fou. À chaque fois que j’ai besoin de soutien, que ce soit économique ou moral d’ailleurs, je demande à ma conseillère. Je sais que je peux compter sur elle ! »

Avec une première saison estivale réussie, et la seconde déjà bien réservée, Martin envisage l’avenir avec optimisme. Il poursuit sa collaboration quotidienne avec des producteurs locaux, avec les habitants des villages à proximité, etc. Le patrimoine local et le circuit court sont au cœur de l’activité A Calata, grâce aux partenariats avec la Collectivité de Corse, l’Éducation Nationale, le Ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi que les associations culturelles corses.

« Je ne travaille principalement avec mes voisins, car nous avons la chance d’avoir de nombreux producteurs de qualité au sein même du village. Je sais d’où viennent mes produits, et je sais comment ils sont fabriqués. »

En somme, pour Martin, A Calata représente bien plus qu'une entreprise : c'est une façon de vivre, et des valeurs fortes. Il considère même ne pas avoir le sentiment d’être au travail lorsqu’il s’occupe de son gîte. Sa vision de l’entrepreneuriat rural, ancrée dans le service public et le développement local, fait de lui un acteur clé de la revitalisation de Cristinacce.

Entre authenticité et engagement, A Calata est l’incarnation d’une volonté de dynamiser le rural en Corse-du-Sud.