Mélanie, chauffeure VTC à Bobigny

Mon entreprise est mon pouvoir de vivre, une aide indispensable à mon bien-être et celui de mes enfants.
Des VTC en banlieue parisienne, il y en a beaucoup. Des femmes VTC, ça reste rare.
Et pourtant, dans ce mode de vie, Mélanie trouve la façon la plus simple de gérer son temps de jeune maman de deux enfants de 2 et 3 ans, dont un est atteint de troubles autistiques qui nécessitent de l’accompagner à des soins plusieurs fois par semaine.
Native de Livry-Gargan, Mélanie démontre très tôt un sens de l’indépendance. Après l’obtention de son brevet, à 16 ans tout juste, elle travaille comme serveuse dans un bar puis dans une grande chaîne de restaurants d’autoroute où elle évolue au fil des années. En se formant en interne, elle obtient une certification professionnelle qui lui permet d'obtenir un poste d’assistante de direction. Quand un poste d’adjointe de direction se dessine, Mélanie est bien placée mais c’est à ce moment-là qu’elle apprend qu’elle est enceinte.
Rapidement, Mélanie comprend que son aîné est différent et qu’il faudra s’organiser autrement. Son compagnon, jusque-là directeur d’un restaurant d’autoroute, est licencié lors de la fermeture définitive de son établissement suite à la pandémie du Covid 19.
Un jour, en prenant un VTC pour se rendre à un rendez-vous, elle discute avec le chauffeur et comprend alors que ce métier peut lui permettre d’exercer une activité professionnelle qui lui plaît tout en continuant à s’occuper de ses enfants.
« Mon entourage ne m’a pas franchement encouragée. Tout le monde avait peur pour moi : métier dangereux, beaucoup d’horaires pour un petit salaire, etc. Mon mari était bien sûr d’accord pour que je prenne mon indépendance professionnelle, mais il aurait préféré un métier normal. »
Le pari est risqué mais pas assez pour décourager Mélanie. Elle s’inscrit à la formation de VTC pour obtenir sa carte professionnelle. Mais au moment de se lancer, elle rencontre un problème de taille : sa voiture n'entre pas dans les critères requis pour exercer le métier et elle n’a pas les moyens d’en acheter une nouvelle. C’est à cette étape de son parcours que l’Adie joue un rôle déterminant en lui prêtant les fonds nécessaires pour acquérir son véhicule professionnel en Location avec Option d’Achat.
Aujourd’hui, malgré les aléas d’un mois sur l’autre, Mélanie réussit à vivre de son activité tout en conciliant les différents aspects de sa vie.
« Je choisis mes horaires de travail en fonction de mes responsabilités de maman : de 9 h à 17 h et de 21 h 30 à 4 h. Et plusieurs fois par semaine, j’accompagne mon fils à ses soins sans avoir à demander l’autorisation à qui que ce soit. »
En plus de l’indépendance, ce que Mélanie préfère dans son métier, c’est la variété des rencontres qu’elle y fait.
« J’aime bien conduire mais j’aime surtout les rencontres. Ça change tout le temps ! Parfois j’ai l’impression d’être une psychologue et ça me plaît ! »