Omar, engagé pour le bien manger, déconstruit les préjugés autour de l'agriculture à Mayotte

« J'aimerais contribuer à changer le regard des jeunes sur le métier d'agriculteur car la production locale est l'avenir de notre île ! »
Omar a 23 ans et déconstruit à lui tout seul bon nombre de préjugés. Sur la capacité à devenir patron si jeune. Sur l’attrait de sa génération pour l’agriculture. Sur la nécessaire filiation de cette vocation. Pour lui, l’agriculture n’est pas une affaire de famille mais bien celle d’une passion. Attiré depuis le plus jeune âge par la campagne et les animaux, c’était une évidence pour lui de choisir la nature mahoraise comme cadre de travail.
Après plusieurs formations dont un CAP agricole et bénéficiant d’une parcelle louée auprès de son père, il décide de chercher des fonds pour lancer son exploitation en 2021. Il bénéficie alors d’un microcrédit de l’Adie de 8 000 € et démarre son exploitation de volailles.
« J’ai bénéficié à plusieurs reprises d’un financement de l’Adie. L’association m’a accompagné à chaque étape du développement de mon entreprise. »
Avec deux bâtiments d’élevage et 1 hectare 1⁄2 de terrain, Omar compte aujourd’hui 5 300 poulets et cultive tomates, concombres et salades au sein de son exploitation.
« À chaque abattage, j’en profite pour acheter de nouveaux matériaux et investir au fur à mesure dans la structure, notamment pour en renforcer la sécurité. En deux ans, je suis déjà arrivé loin mais ce n’est qu’un début. En faisant de nouveau appel à l’Adie j’aimerais installer des serres pour produire en quantité même lors des périodes de pluie. »
Entrepreneur aguerri, accompagné d’un salarié, Omar aimerait faire de son entreprise un exemple pour la jeunesse. À Mayotte, rares sont les agriculteurs à se lancer à son âge dans de tels projets.
« J’aimerais contribuer à changer le regard, en particulier celui des jeunes, sur le métier d’agriculteur car la production locale est l’avenir de notre île ! Nous en avons besoin pour garantir une meilleure alimentation accessible à toutes et tous et éviter les produits importés surgelés que l’on nous propose bien trop souvent. »
Omar n’hésite pas à inviter ses amis pour qu’ils s’inspirent de son expérience et poursuit son engagement avec beaucoup de conviction. Après avoir éliminé les produits phytosanitaires, il est en cours de conversion vers une agriculture 100% biologique.