Portrait

Pauline fait rimer conscience écologique et produits cosmétiques dans le Vaucluse

« À la trentaine, j’ai décidé que j’avais envie de me poser et de me rendre utile pour l'environnement, à mon échelle. »

Temps de lecture : 04 minutes

Au détour d’un marché dans le Sud de la France, vous pourrez peut-être découvrir les odeurs délicates des savons et cosmétiques à base de lait de chèvre proposés par Saule Cosmétique. Mais avant d’en arriver là, Pauline a longtemps hésité à se lancer.

C’est avec son baccalauréat en poche que cette vauclusienne s’oriente vers des études de droit. Mais, alors en pleines études supérieures, des grèves universitaires d’ampleur l'obligent à stopper les cours pendant plusieurs mois. C’est à ce moment qu’elle décide de suivre une de ses amies et de se former aux métiers du monde du jeu et des casinos. Elle devient officiellement croupière en 2011, et sa spécialisation au poker l'emmène faire le tour du monde.

« Le Maroc, l’Allemagne, les Bahamas, Malte, les États-Unis, etc. J’ai vécu dans une valise pendant sept belles années ! »

Puis, lassée par les voyages et éreintée par le monde du jeu, Pauline quitte ses fonctions en 2017. Marquée par le besoin de s'ancrer à nouveau, elle pose ses valises dans son département natal et commence à mûrir un nouveau projet : créer son entreprise.

Alors, pendant deux ans, elle se renseigne. Elle développe son idée, rencontre des banquiers pour avoir des renseignements sur des financements, parle avec des entrepreneurs, etc. Jusqu’à avoir le déclic, en repensant à ses souvenirs de voyage.

« À Bali, j’ai vu de mes propres yeux des bateaux-cargos chargés de déchets provenant d’Europe. On m’a expliqué que tout ce plastique serait enfoui sous terre. Et les habitants n’étaient plus choqués. Je me suis dit que c’était le moment d’agir. »

Alors l’idée de créer une savonnerie pour relever à son niveau le défi écologique s’intensifie. En 2019, après le refus de plusieurs banques, elle se rend sur le site internet de l’Adie et prend rendez-vous à un conseiller, dans l’agence d’Avignon. En cinq mois seulement, sa vie change.

« J’ai obtenu un microcrédit en deux temps, trois mouvements. On a cru en moi et on a donné des ailes à mon projet. »

Avec ce microcrédit, Pauline achète du matériel pour tenir un stand complet sur les marchés : un barnum, du bois pour fabriquer ses propres étagères, des chaises, etc. Et elle investit aussi dans de l'équipement pour refaire son laboratoire : un nouveau plan de travail, une armoire de stockage des matières premières, un bloc-évier.

« Depuis que j’ai osé me rendre à l’Adie, je sais que je ne suis pas seule. »

Aujourd’hui, Pauline propose ses produits cosmétiques et ses savons respectueux de l’environnement sur plusieurs marchés de France, ou sur sa boutique en ligne.


Je partage ce portrait :

edito right

Celles et ceux qui ont fait l'Adie