Portrait

Raïcha, styliste ongulaire à Caen

« Être cheffe d’entreprise, c’est un peu comme être le capitaine, ou le commandant : tout le monde se réfère à toi. On n’a pas le droit de flancher. »

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Quand Raïcha a décidé de créer son salon d'esthéticienne, elle qu'on imaginait déjà ingénieur, elle en a entendu des « n’y vas pas », « ce n’est pas fait pour toi », et bien autres mises en garde au sujet de son projet !

Raïcha n'écoute pas, car elle sait qu’elle pourra s’appuyer sur ses études et expériences en économie de la construction, qui lui ont appris à chiffrer, et à faire des études de solvabilité.

« Ma mère est entrepreneure, elle sait que c’est dur, elle voulait pour moi quelque chose de plus stable. Mais moi je l’ai vu faire, et ça m’a donné envie, c’est fort pour moi de lui prouver que je peux y arriver. Et aujourd’hui, je peux lui dire que je l’ai fait ! »

Passionnée par les métiers de l'esthétique, qu'elle a découvert en travaillant les week-ends dans le salon de sa sœur, elle décide de sauter le pas. Elle ouvre sa boutique DZL à Caen, la ville où elle fait ses études, et qu’elle aime beaucoup pour son dynamisme. Elle convint son ancien responsable chez Engie, Philippe, de l’aider à démarrer sa boutique en devenant son associé. Raïcha connait l’importance d’être bien entourée : professionnellement, c’est un gage de sérieux, et la possibilité de développer le portefeuille de compétences de son entreprise. C'est dans cet état d’esprit, elle recrute également une nouvelle associée, Élodie, esthéticienne à domicile, spécialiste de l’extension de cils, qui répond à son annonce sur Facebook.

Raïcha s’en rend rapidement compte : avoir ses deux associés, c’est aussi une grande richesse à titre personnel, une source d’enthousiasme et de motivation de pouvoir partager ses victoires et ses doutes du quotidien.

« Avec Philippe et Élodie, on est complémentaires. On est tous les trois très pro, mais on rigole aussi beaucoup ! Les clientes le voient, et elles aiment cela. Cela a été dur de trouver les bonnes personnes, mais c’est crucial de savoir déléguer. »

 Pour elle le plus important, c’est que ses clientes repartent heureuses. 

« J’aime être avec les clientes, les rassurer, leur faire valider les étapes : la forme de l’ongle, etc. Dans le passé, les esthéticiennes et les stylistes ongulaires n’ont pas toujours eu bonne presse : c’est notre rôle de remonter l’image de la profession.  L’accueil de la cliente est crucial, il faut absolument valider le maximum de choses avec elle, être pédagogue, rassurer par rapport aux produits utilisés. »

Raïcha est aujourd’hui particulièrement fière d’avoir attiré l’attention et les compliments de ses pairs :  la prothésiste ongulaire de Kardi B et Black china l’a même contactée sur les réseaux sociaux !

« J'aime ce que je fais ! j'ai travaillé dur, et je sens que ça commence à payer. C'est énorme parce que je suis partie avec à peine 400 €. »

Les coups durs de 2020, comme la fermeture pendant le confinement et les nouvelles mesures sanitaires en vigueur, n’atteignent pas le moral d’acier de Raïcha, qui a à cœur de continuer à faire travailler son équipe, et à tirer son métier vers le haut, sans jamais se contenter de l’existant.

« J’ai plusieurs projets de développement : j’aimerais proposer une offre pour les hommes, auprès de qui le marché de l'esthétique se développe encore timidement. Je voudrais aussi repenser mon offre avec des packs de prestations complémentaires, par exemple "ongles et cils" ; et j'aimerais aussi apprendre à prendre soin des personnes après une maladie lourde. Enfin, je travaille à la création d’une gamme DZL éco-responsable pour proposer à mes clientes des produits de qualité, sans aucune matière nocive. »


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