Sarah, artiste engagée à travers le skateboard à Bordeaux

« Mon entreprise représente tellement. C’est le plus important je pense. C’est grâce à mon entreprise que je garde la tête froide et hors de l’eau. »
Sarah, surfeuse originaire de Bordeaux, a suivi des études de graphisme en alternance. Une fois son diplôme en poche, elle a été embauchée par la société pour laquelle elle avait effectué son alternance, devenant ainsi graphiste et web designer pendant deux ans.
L'inspiration pour créer son entreprise lui est venue lors du premier confinement, alors qu'elle explorait Tinder. Tombée sur le profil d'un homme affichant des photos de skate, elle a été captivée par sa planche. Cet événement a déclenché en elle le désir d'explorer l'art de concevoir des planches de skate. Pourquoi le skate ? Une évidence, car elle avait grandi dans cet univers. Dans son enfance, elle avait accompagné son grand frère skateur pour s'évader des problèmes à la maison.
« Même si j’aurais pu designer tout et n’importe quoi, c’était une évidence. Le skate c’est l’essence même de mon existence »
Initialement, Sarah a commencé à dessiner des planches par pur plaisir, mais rapidement, son travail a gagné en notoriété. Bien qu'elle ait du mal à s'encourager, elle gagne peu à peu en confiance en exprimant ses émotions à travers ses illustrations.
Encouragée par sa famille qui l'a poussée à se lancer, Sarah a créé sa propre marque de skate. Créer une entreprise n'était pas surprenant pour sa famille, qui était plus étonnée par sa période en tant que salariée que par sa décision de devenir entrepreneure. Ses débuts ont consisté à dessiner sur des planches et à partager son travail sur Instagram, d'abord centré sur l'aspect artistique et créatif.
« C’est quand j’ai vu que des gens que je ne connaissais pas spécifiquement aimaient mon travail que j’ai creusé le côté professionnel de l’affaire »
Peu à peu, elle s'est intéressée à la création d'une marque de skate à part entière et a suivi une formation sur la création d'entreprise pour enrichir ses compétences. Elle a également étudié les fournisseurs et les options de conception. Ses vêtements sont produits en France par Stanley & Stella, avec des encres écologiques pour l'impression des designs. Quant aux planches, elle envoie ses créations à un fournisseur qui privilégie le bois d'érable canadien de qualité et la colle époxy écologique.
Recevant un financement de l'Adie pour son équipement initial, Sarah a ensuite exploré les possibilités d'accompagnement pour son projet. Une formation de deux semaines sur la création d'entreprise lui a apporté des connaissances précieuses et des échanges fructueux avec des bénévoles.
« J’ai pu beaucoup échanger avec les bénévoles, leurs poser toutes mes questions. Mais eux aussi m’en ont beaucoup posé, ce qui m’a aidée à développer ma réflexion. »
Cinq mois après le lancement de sa marque, Cabanas, Sarah a déjà sorti deux collections financées par les ventes de ses planches de skate. Ses produits sont vendus dans quatre skate-shops et deux magazines de skate s'apprêtent à écrire sur sa marque. Son prochain objectif est de voir sa marque présente dans tous les magasins de glisse du Sud-Ouest. Elle prévoit un road trip pour démarcher les boutiques locales et aspire à implanter sa marque dans les boutiques de glisse à travers la France, en refusant les grandes enseignes pour rester fidèle à ses valeurs.
Son rêve ultime ? Établir une boutique dédiée à Cabanas sur la côte basque, associée à un skate parc et un système d'adhésion associatif. Malgré ses doutes, Sarah continue à développer sa ligne de vêtements et à chercher de nouvelles inspirations pour ses planches. Elle est soutenue par son cercle proche et a même prévu une collaboration avec un concurrent naissant.
« Pour moi, ça va plus loin qu’un simple investissement, mes dessins c’est ma manière à moi de communiquer et de dénoncer. C’est mon exutoire. »